Chiour par Mr Le Rabbin Daniel GOTTLIEB


 
 

« GENESE, CHAPITRE 1, VERSET 1 »

Rachi

La Tora est le code qui régit la vie du peuple juif. C'est, du moins, ainsi qu'elle devrait être perçue si on en croit le premier commentaire de Rachi sur le premier verset du premier chapitre du premier livre de la Bible, qui commence par une question :

S'il est vrai que la Tora constitue un code de vie pour les lecteurs de la Bible, la Tora aurait pu ne commencer ou n'aurait dû commencer qu'au chapitre XII du livre de l'Exode où figure la première prescription  -  du moins la première mitsva collective pour le peuple d'Israël. En effet, c'est toujours Rachi qui parle, le récit biblique de la Création, ainsi que tous les récits qui apparaissent dans le livre de la Genèse, ne servent à rien si on ne cherche dans la Bible que des règles de comportement.

(On pourra objecter que dans la Genèse figurent un certain nombre de commandements comme par exemple la circoncision ou l'interdiction de consommer le nerf sciatique, mais, d'une part, il ne s'agit là  que de prescriptions concernant des individus et pour que ces prescriptions aient valeur de lois, il a fallu qu'elles soient répétées au moment de la Révélation du Sinaï. D'autre part,  Rachi semble ne prendre en compte que  mitsvoth à caractère collectif, comme pour nous dire que l'appartenance au judaïsme et la façon de vivre de chaque juif sont des notions qui ne sauraient être vécues que collectivement, sur un  plan national.).

La question étant posée, pourquoi le texte biblique contient-il le récit de la Création ?

Réponse, toujours donnée par Rachi, basée sur un verset des Psaumes (111, 6)   : "Dieu a narré à son peuple la puissance de son oeuvre pour lui donner l'héritage des nations".

Tout se passe comme si ce verset des Psaumes expliquait la raison d'être du récit biblique de la Création : en effet si Dieu raconte qu'Il est le Créateur, ou si la Tora raconte qu'Il est le créateur de l'univers - c'est là un des hauts faits de Dieu -, c'est pour justifier que Dieu puisse affecter les terres comme Il l'entend, les distribuer selon Son bon vouloir aux différentes nations. Et Rachi continue en disant que  si les peuples de la terre venaient un jour à accuser Israël d'être des colonialiste, impérialistes, c'est – à - dire accuser Israël de voler des terres appartenant à d'autres peuples  -  par exemple aux sept  peuplades qui occupaient la terre avant que les hébreux n'y pénètrent -  , on pourra leur répondre que toute la terre a été créée par Dieu, que c'est Lui qui l'a faite, que c'est Lui qui l'a créée et que par conséquent Il peut la donner à qui bon Lui semble et  la reprendre à Sa guise pour l'attribuer à qui Il le désire.

Ce commentaire de Rachi est intéressant à plus d'un titre : il considère que les seules prescriptions religieuses qui valent d'être prises en compte sont celles qui concernent la collectivité du peuple juif, et même les commandements qui s'adressent à l'individu n'ont d'importance que dans la mesure ou elles se situent dans une perspective collective ou dans la mesure où elles ont des implications qui concernent le peuple dans son entité.

De plus, ce commentaire de Rachi nous apprend surtout que l'existence même de tout ce récit biblique, de la Création et de la Genèse, n'a qu'un seul objectif : c'est de justifier le fait que Dieu ait affecté la terre d'Israël au peuple d'Israël. De sorte que, si un jour il devait y avoir des contestataires qui viendraient  reprocher à Israël ses prétentions à vivre sur la Terre d'Israël, on pourrait leur répondre en citant ce verset des psaumes qui dit que Dieu a crée la terre et l'a attribuée selon Sa convenance. Il est vraisemblable que cet argument ne sera pas suffisant pour convaincre les adversaires d'Israël.  Mais le verset des Psaumes souligne que c'est à "son peuple", à Israël, que Dieu a, avant tout, destiné le texte biblique ; ce sont, par conséquent, les enfants d'Israël eux mêmes qui doivent être convaincus que plus de 20% du texte de la Tora - toute la Genèse et le onze premiers chapitres de l'Exode - n'ont été consignés dans le canon biblique que pour véhiculer l'idée de la centralité de la terre d'Israël pour le peuple d'Israël.

Il n'est pas évident, lorsqu'on lit le récit biblique de la Création et l'histoire des Patriarches, que l'on soit toujours conscient du fait que ces récits n'ont d'autre raison d'être que de nous conforter, tout au long des siècles, dans notre conviction que la terre d'Israël est destinée au peuple juif, et que le peuple d'Israël est destiné à vivre sur cette terre.

C'est ainsi que l'espoir du retour n'a jamais quitté la conscience juive, véhiculé notamment par les textes liturgiques les plus familiers à tous ceux qui en recherchent les significations.
 
 
 
 

.Le Rabbin Daniel GOTTLIEB

    Nos remerciements à Mr Le Rabbin Daniel GOTTLIEB
A suivre .....



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