LA FAUSSE QUALIFICATION DE « COLONS » ATTRIBUEE AUX « MITYACHVIM »
Bertrand RAMAS-MUHLBACH
Note: N'oublions pas également, de nous
poser la question ?
Qui a appellé les juifs à travers
le monde dans le début des années
soixante, pour peupler certaines villes en
Israel ?
Aujourd'hui on leur dit "dehors", mais il
y a aussi les habitants de
Hebron, de Kiriat Arba !
LA FAUSSE QUALIFICATION DE « COLONS » ATTRIBUEE AUX
« MITYACHVIM »
POUR JUSTIFIER L'EVACUATION DES JUIFS DE GAZA ET DE JUDEE SAMARIE
!
Par Bertrand RAMAS-MUHLBACH
Les habitants des implantations juives de GAZA et de JUDEE SAMARIE
sont appelés en hébreu«mityachvim» ce qui
signifie «installés»
ou «établis».
Ce mot est tiré de la racine yochev qui a pour traduction «asseoir».
Le mot«hityachvout» est utilisé pour désigner
les agglomérations
agricoles en Israël et les «mityachvim» sont des personnes
venues
peupler des zones désertiques à l'origine en vue d'y
créer des
exploitations agricoles.
Toutefois, le mot«mityachvim» désigne également
«colons» mais dans un
sens qui n'est pas celui employé dans les pays tels que la France
la
Belgique ou l'Angleterre qui ont «assis» leur pouvoir dans
d'autres
pays du globe.
Il s'agit plutôt de colonies de peuplement et non de colonies
au sens
politique du terme.
En Europe, le mot«colonie» recouvre une acception spécifique:
il est
utilisé pour désigner un territoire occupé et
administré par une
puissance étrangère. Pour qu'il y ait «colonie»,
il faut une
puissance occupante et une autre occupée. La puissance étrangère
vient déposséder un pays de sa richesse et exploiter
ses forces vives.
Ce n'est pas le cas des «mityachvim» venus s'installer dans
des zones
désertiques pour y faire refleurir la vie.
Mais la dualité du terme «mityachvim» permet d'entretenir
la
confusion sur le statut des habitants israéliens venus s'établir
dans
des zones inoccupées et permet aussi de justifier insidieusement
leur
expulsion.
D'ailleurs la presse internationale relaye cette confusion en
traduisant systématiquement le mot «mityachvim»
par le terme
de «colons» sans préciser qu'il s'agit de personnes
venues
s'installer et travailler dans des endroits inoccupés.
Cette traduction fait que les habitants de la bande de GAZA ou de
JUDEE SAMARIE seraient des «colons» au sens politique du
terme et non
sur un plan démographique. Aussi leur expulsion permettrait
de
rétablir une situation juste et de mettre fin à une occupation
de
type colonial.
Non seulement la traduction est erronée mais elle entraîne
des effets
éminemment pervers.
D'abord l'emploi de ce terme est fondamentalement péjoratif et
donne
une image défavorable des «mityachvim».
Ensuite son usage est d'une gravité exceptionnelle car il accrédite
la thèse selon laquelle les habitants des implantations seraient
des
occupants sans droit ni titre.
Enfin derrière le mot «colon» se cache une connotation
de «suffisance» qui caractériserait le comportement
des habitants
juifs des zones concernées, de nature à inspirer le mépris.
Cet abus de langage est une désinformation volontaire car
les «mityachvim» ne sont pas des«colons» sur
un plan politique en
l'absence de relation «d'occupants» à«occupés».
La confusion est d'autant plus facile à entretenir qu'à
une époque,
la Jordanie et l'Egypte étaient partiellement occupées
ce qui n'est
bien évidemment plus le cas aujourd'hui.
I SUR LA CONFUSION QUANT A LA PORTEE DU MOT «COLON»
AU REGARD DE
L'OCCUPATION PARTIELLE DE LAJORDANIE ET DE L'EGYPTE
A - POUR CE QU'IL EN EST DE LA CISJORDANIE
Lorsque David BEN GOURION a proclamé la naissance de l'Etatd'Israël
le 14 mai 1948, les armées des Etats arabes (armées de
Transjordanie,
d'Egypte et de Syrie, aidées de contingents libanais et irakiens)
qui
ont refusé le plan de partage proposé le 29 novembre
1947, sont
entrées en Palestine dès le lendemain, le 15 mai 1948.
La guerre a duré jusqu'à ce que les accords d'armistice
aient été
signés par Israël et ses voisins Arabes entre le 23 février
1949 et
le 20juillet 1949.
A cette époque, la Palestine en tant qu'Etat souverain n'a pu
voir le
jour en raison du refus opposé par les pays Arabes.
La Judée Samarie a finalement été annexée
par la Transjordanie le 24
avril 1950.
A la suite de la guerre des 6 jours de juin 1967, Israël aurait
occupé militairement la Judée-Samarie et, par voie de
conséquence,
une partie du territoire Jordanien.
Néanmoins, la Jordanie conservait ses prérogatives administratives
sur la Judée Samarie.
Ainsi contrairement à ce qui est généralement affirmé,
certains
pourraient dire que c'est la Jordanie qui a été partiellement
occupée
et non la Palestine (inexistante).
A aucun moment de l'histoire, un Etat souverain n'a porté ce nom.
En tout état de cause, cette occupation de la Jordanie n'a duré
jusqu'au 31 juillet 1988.
A cette date le roi Hussein de Jordanie annonçait qu'il rompait
«les
liens légaux et administratifs» de son pays avec la Judée
Samarie,
annexée par son grand-père Abdallah en 1950.
Ce faisant, la Jordanie abandonnait la souveraineté partielle
dont
elle disposait encore sur la Cisjordanie.
Si certains pouvaient considérer une occupation partielle de
la
Jordanie par Israël jusqu'au 31 juillet 1988, force est de constater
que cette occupation a cessé à cette date et ce, en accord
avec le
pays occupé la Jordanie.
Aujourd'hui, en l'absence de puissance «occupée»
(car la Jordanie ne
l'est pas), on ne saurait parler de colonie.
Et si tel avait été le cas, la «colonisation»
aurait concerné une
partie de la Jordanie et non la «Palestine» comme le laissent
entendre les ennemis d'IsraëL.
B - POUR CE QU'IL EN EST DE LA BANDE DE GAZA
Il en est de même pour la bande de GAZA.
A la suite des accords d'armistice de 1949 l'Egypte a exercé
son
contrôle sur GAZA.
La bande de GAZA dépendant de l'Egypte a été occupée
militairement
par Israël en 1967 après la défaite égyptienne
dans la guerre qu'elle
avait déclarée à Israël.
En ce sens, le pays occupé n'était toujours pas la Palestine
(inexistante) mais bien une partie de l'Egypte.
Cette occupation a duré jusqu'au 17 septembre 1978, date de signature
des accords de Camp David entre l'Egypte, Israël et les Etats-Unis.
Ces accords prévoyaient notamment de régler le sort de
la bande de
GAZA au regard d'une souveraineté palestinienne dans la cadre
d'un
plan de paix global au Moyen Orient.
Ce plan de paix n'a jamais vu le jour dans la mesure où les
accords
de Camps David étaient condamnés par le sommet Arabe
de Bagdad en
novembre 1978.
Toujours est-il qu'une fois encore, à la suite de la paix signée
avec
l'Egypte, Israël ne pouvait plus être considéré
comme occupant de ce
pays.
En tout état de cause, et une fois encore, l'occupation aurait
concerné «l'Egypte» et non la Palestine inexistante
géographiquement
et politiquement.
Cessons donc d'affubler les habitants juifs de la bande de GAZA et
de
JUDEE SAMARIE du nom de «colons».
II SUR L'INTERET DURECOURS A LA NOTION DE « COLONS »
POUR LES ENNEMIS
D'ISRAEL
L'emploi du mot «colon» est d'une grande utilité
pour les ennemis
d'Israël dans la mesure où il permet de décrédibiliser
l'Etat
d'Israël et présente un triple avantage.
Tout d'abord, en omettant de préciser que «l'éventuelle
occupation»
aurait concerné la Cisjordanie et Gaza, on accrédite
dans l'esprit du
public le fait qu'Israël en son entier serait un Etat «colonial».
Or, si Israël est un Etat colonial, on entretient le doute sur
son
droit à exister.
En outre en recourant à la notion de «colon», s'agissant
des «mityachvim», on sensibilise l'opinion internationale
sur
l'absence de légitimité des implantations dans ces régions.
Enfin et surtout le recours à la notion de colon permet d'accréditer
que l'état colonisé serait «la PALESTINE».
Ceci est fondamentalement et historiquement faux car les Etats qui
auraient été occupés partiellement étaient
la JORDANIE et L'EGYPTE
qui ne le sont plus.
Cet abus de langage est bien évidemment exploité par les
fondamentalistes islamistes qui l'utilisent pour justifier leur
combat contre Israël: si Israël est un Etat colonial, les
occupés se
doivent de lutter jusqu'à la mort pour délivrer le pays
de l'étranger
colonisateur.
Les actes de terrorisme
deviennent alors des actes de
résistance à l'ennemi et le combat des terroristes devient
une guerre
anticoloniale.
Le plus grave résulte de ce que la gauche israélienne
et Monsieur
SHARON ont fait leur, les thèses développées par
les ennemis d'israël.
En acceptant implicitement qu'Israël occupe des zones où
il n'a rien
à y faire, la gauche Israélienne et Monsieur SHARON réussissent
à
convaincre l'opinion publique du bien fondé de l'évacuation
envisagée
des populations juives de GAZA ou de JUDEE SAMARIE.
Finalement cet abus de langage dans la traduction du mot «mityachvim»
permettrait une nouvelle épuration ethnique de la population
juive.
Mais cette fois, elle serait l'ouvre de dirigeants israéliens.
Bertrand RAMAS-MUHLBACH
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