C’est la découverte des paysages désertiques et mythiques de la Judée qui a fait jaillir
la matière sur les toiles d’Irène Shraer.

Poète et peintre, Iréne Shraer choisit la voix de l’émotion, du sensible, du presque palpable.
Son écriture, comme sa peinture, est toujours en état de choc et fait naître en nous un fébrilement,
quelque chose d’enfoui profondément qui soudain perce notre être conscient.

Sa peinture acrylique répond à l’état d’urgence de son besoin de créer:
donner une forme à la pensée et ce qui fut si longtemps enfermé, analysé, observé, jaillit comme une source brutale ;
Une toile que l’on a envie de toucher, de caresser,
parfois de violenter tant son relief inattendu est porteur d’ombres et d’appels.

Les toiles d’Irène Shraer nous parlent de la réminiscence du désert,
lieu de toutes les possibilités et de cette lumière aveuglante du moment de la création. .
Pour elle, le désert est un lieu ouvert où la parole devient acte, où l’homme, confronté de plein fouet à l’infini,
ne peut qu’exprimer son humilité face au Créateur;
il est ce lieu vide où la solitude de l’homme n’existe pas. Un désert évocateur  et signifiant étranger
au mutisme et à l’inaction, comme l’indique sa racine hébraïque DBR qui associe irrémédiablement le désert à la parole.

Son inspiration, sans nul doute a partie liée avec un certain imaginaire juif sans être une illustration
des thématiques propres au judaïsme.
L’artiste travaille au couteau et utilise des matières telles que le sable, le ciment, le verre,
la sciure de bois: les reliefs reflètent avec force son entêtement sur la toile.

L’harmonie des couleurs (beige, carmin, sable ocre, jaune et or) nous explose au visage.