L'œuvre de Maxime Ben Haïm, né
à Meknès,
établi à Paris dans les années
soixante-dix, puis émigré à Montréal,
emporte avec elle le spleen de la terre natale.
Les paysages et personnages que campe sa peinture
sont d'emblématiques visions sculptées
dans les ombres et la lumière du souvenir,
formes hiératiques recrées dans l'idéalisation d'une
beauté
« comme un rêve de pierre (...),
éternel et muet ainsi que la matière ».
Le poème pictural, aux accents baudelairiens,
devient une énigme ;
le peintre cherche moins à figurer
qu'à réinventer, dans l'émotion
et la sensualité, les mythologies de
son passé.
Les femmes de la tradition sont transcendées
en figures sculpturales,
dans des effets picturaux de lumières
et de matières qui appartiennent à un imaginaire théâtral.
Dans ce terrible suspens du temps, éloigné
dans un présent imponctuable
où toute durée est tenue à
distance, la peinture de Maxime Ben Haïm
est un travail de la nécessité
de remonter. Du souvenir et du revenir.
Alain Macaire
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