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Les Midoth - Béréchit
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Paracha tirée du Livre :
Guide initiatique des VERTUS ESSENTIELLES
Rav Naftali WEINBERG 
et David COHEN 


L’Institut AHAVAT EMET

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Vaye’hi
La vraie bonté

« Vehasita imadi hesed veémet » « Et comporte-toi à mon égard avec bonté et vérité » (Berechit 47 : 29).

 Que voulait dire Yaacov à Yossef ? Existe-t-il une bonté fondée sur le mensonge ? Rachi cite le Midrach Rabba qui précise que la bonté manifestée à un mort est la véritable bonté. Honorer un disparu dénote une bonté véritablement désintéressée puisque aucune réciprocité n’est à espérer… 
La bonté vis à vis d’un mort ne se termine pas avec son enterrement. En fait, dès après son départ, il passe en jugement devant le Roi des Rois et peut véritablement bénéficier de notre aide dans le royaume spirituel. C’est la période pendant laquelle les vivants doivent s’impliquer dans l’étude de la Michna, réciter le Kadich et faire autant de Mitsvot qu’il est possible pour l’amour de l’âme du défunt. L’étude de la Michna est particulièrement importante pour aider l’âme… Il faut noter, à ce sujet, que le mot « Michna » est l’anagramme de « Nechama » (l’âme)… 
Nos Sages nous enseignent que Asher, le fils de Yaacov, se tient assis à l’entrée du Guehinam et, lorsqu’une personne étudie la Michna, dans ce monde, en l’honneur du défunt, Asher s’empare de la Michna et sauve l’âme des flammes du Guehinam; ceci fait allusion au verset : « Me Asher shmeina lachmoch » « Le pain d’Asher sera enrichi », le mot « shmeina » est également l’anagramme de Nechama et de Michna, ce qui implique que la Michna est du pain pour la Nechama. 
Rabbi Yohanan Ben Zakaï racontait : « Je cheminais un jour sur une route et rencontrais un homme qui ramassait du bois. Je lui adressai la parole mais il ne me répondit pas… 
Quelques instants plus tard, l’homme se dirigea vers moi et me dit : « Rebbe, je suis un homme mort, je ne suis pas vivant ». « Si tu es mort, pourquoi ramasses-tu du bois ? » lui dis-je.
« Parce que quand j’étais vivant, mes amis et moi avons commis de nombreuses infractions à la Loi, et il a été décrété dans le Ciel que nous devions être brûlés. Quand je ramasse du bois, mes amis brûlent et quand ils en ramassent c’est moi qui brûle… ». 
– Pendant combien de temps cela va-t-il durer ? lui demandais-je. 
– Lorsque j’ai quitté le monde pour le Monde de Vérité, mon épouse était enceinte… Auriez-vous l’extrême amabilité d’emmener mon fils, dès qu’il aura 5 ans chez un Maître qui lui enseignera la Torah… Car dès qu’il sera à même de dire « Barekhou et Hachem Hamevorakh - Que soit loué et glorifié le Saint béni soit-il », je serai délivré du Guehinam (Tana Devé Eliahou Zouta).

Cette histoire nous enseigne le pouvoir déterminant que nous, vivants, détenons pour intercéder dans la délivrance de l’âme d’un défunt.

Un survivant de la Shoah, du nom de Yaacov Feldman, qui vit actuellement en Israël, a raconté à Rabbi Eliezer Klein de Beersheva, cette effrayante histoire : 
« Quand j’ai eu 17 ans, j’ai quitté ma famille pour aller travailler en Hongrie. Là, je perdis rapidement l’enseignement que j’avais reçu auprès des miens, et commençais à cacher mon identité juive, effrayé par l’arrivée de l’ennemi qui prit le contrôle du pays en 1941… En 1944, je me retrouvais à Auschwitz, mais miraculeusement, je survécus et fus libéré en 1945… Je fis ma Alya en 1948… Comme je le disais, j’avais abandonné ma pratique religieuse, je travaillais le shabbat, les jours de fêtes et même le jour du Yom Kippour ! 

La veille du Yom Kippour 5713 (1952), je travaillais comme à l’accoutumée… Durant la nuit, mon père Haïm Mordekhai m’apparut en rêve. Il portait ses habits de fête, son talith… et il me dit : « Repends-toi ! Reviens à la vie juive, comme je te l’ai enseigné ! Autrement, tes jours sont comptés ! ! ! » 

Ce même rêve me hanta toutes les nuits de la semaine… Le vendredi soir suivant, je m’installais dans un café à Rishon le Tzion, je dînais puis, je m’en retournais chez moi… A peine entré, j’entendis une voix m’interpellant en Yiddish : « Oh non, tu continues encore à pécher ! » et je vis mon père, qui avait péri à Auschwitz, qui se tenait, là, vêtu de son talith : « Ne crois pas qu’il s’agit d’un rêve, je suis venu t’avertir que dans le Ciel il a été décrété que tu dois mourir incessamment ». 

Cette fois, je fus vraiment effrayé, puis l’image de mon père disparut… Ce samedi-là, je n’osais plus ni fumer ni écouter la radio et le soir j’allais au théâtre… Quand je revins, ce soir-là, l’image de mon père était là, presque réelle; « c’est le dernier avertissement ! », et il disparut. 

A cette époque, je dirigeais une entreprise industrielle à Rishon… Dimanche, je me levais très tôt et allais à l’usine où je m’empressais de déléguer les taches aux ouvriers, puis je filais vers Bné Brak pour rencontrer le Hazon Ich afin qu’il m’explique ces rêves étranges… J’avais à peine franchi le pas de sa porte que je l’entendis me dire : » Quelle tragédie, vous travaillez le Chabat, à Roch Hachana et même à Kippour ! Votre père n’est pas en paix dans le monde d’en haut et vos jours sont comptés ! ». 
Puis, il me dit : « Vous avez fait une Mitsva très particulière dans votre jeunesse et cela vous a donné le mérite d’être averti des dispositions du Ciel… Mais maintenant, il vous faut reprendre d’urgence la pratique du judaïsme comme vous l’a enseigné votre père. Vous souvenez-vous de cet événement exceptionnel qui vous a fait mériter l’avertissement de votre père ? » 

Je dis au Hazon Ich que j’avais essayé d’être bon avec mon entourage et que j’avais fait beaucoup de Tsedaka … « C’est très bien, mais ce n’est pas la raison, il doit y avoir autre chose » me dit-il. Et puis je me souvins… Quand j’avais quatorze ans, une dame vint voir mon père et l’informa que dans un village voisin, un enfant juif était mort et qu’il n’y avait personne pour l’enterrer conformément à la Loi juive. Mon père m’envoya pour m’occuper de l’enterrement… Le trajet était très dangereux à cause de la forêt infestée de brigands… J’étais mort de peur mais je fis mon devoir et l’enfant fut enterré conformément à la Halakha. 

En entendant cela, le Hazon Ich hocha la tête mais ne dit pas un mot… Je décidais de reprendre ma vie de Juif pratiquant comme me l’avait enseigné mon père… (Peer Hador, Vol. 4 ch. 25).




Vayigach
Savoir pardonner
 
 

 « Et maintenant, ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-même de m’avoir vendu; car c’est pour notre subsistance que Dieu m’a envoyé avant vous » (Berechit 45 : 5)

Ce passage démontre l’étonnante habilité de Joseph à pardonner à ses frères qui lui avaient causé tant de souffrances. Non seulement, il leur pardonna de l’avoir jeté dans un puits infesté de serpents, mais il les rassura en leur précisant qu’ils avaient agi par la volonté de Dieu et que s’ils avaient été choisis pour cette difficile mission, c’est bien qu’ils avaient trouvé grâce à Ses yeux (Selon l’avis de Ohr Ahaïm). 
Il n’est certainement pas aisé d’atteindre à un tel niveau de mansuétude et de longanimité… mais le fait d’accepter toute épreuve comme une manifestation de la Volonté divine montre combien Joseph HaTsadik était conscient que rien ni personne ne pouvait altérer sa confiance en l’Eternel.
Parvenir à un tel niveau réclame, à l’évidence, des qualités exceptionnelles; c’est pourquoi, explique le Rav Ezéchiel Levenstein, lorsque Yaacov Avinou exprima le souhait que son fils Joseph l’enterre dans la grotte de Machpela, il lui parut nécessaire de lui expliquer les raisons de sa décision d’enterrer sa mère, Rachel Imenou, « sur la route d’Efrat, qui est Bethléem » (Berechit 48 : 7).
Rachi explique que Yaacov dit à Joseph : « Je sais que tu pourrais m’en vouloir d’avoir enterré ta mère ‘sur le bord du chemin’ plutôt qu’à Bethléem même, aussi me dois-je de te préciser que je n’ai pas agi de mon propre chef… J’ai suivi les instructions de Hakadoch Baroukh Hou ». 
L’instruction divine demandant à Yaacov d’enterrer Rachel le long de la route, avait été donnée afin qu’elle puisse aider ses descendants lorsque Nevouzradan emmènerait le Peuple Juif en captivité après la destruction du Premier Temple. 
A leur sortie de Jérusalem, les enfants d’Israël pourraient s’arrêter « sur le bord du chemin » pour prier sur la tombe de Rachel. Et, en effet, ils s’arrêtèrent tous pour solliciter sa bénédiction… 

La grandeur de Rachel réside notamment dans son aptitude à pardonner les offenses qu’elle eut à subir… Non seulement, elle fut disposée à renoncer à son mariage avec Yaacov, mais elle dévoila en secret à sa soeur Léa, avant la nuit de noces, les signes de reconnaissance que Yaacov lui avait donnés… Et tout cela, pour épargner la honte à sa soeur.

Quel altruisme exceptionnel ! ! Pour le mérite de sa conduite, les pleurs de Rachel pour la sauvegarde de ses enfants sont entendus dans le Ciel… Encore aujourd’hui, Rachel pleure et prie pour que se termine l’éprouvante Galout (Eikha Rabti intro.).

Le Sefer Reichit Khokhma (Anava chap. 3) précise : « Après avoir apprécié l’importance du pardon envers son prochain, il apparaît, à l’évidence, qu’il vaut mieux souffrir un peu et mériter de recevoir par la suite une récompense véritable… il serait en effet regrettable de renoncer à tous ces bienfaits et perdre autant de bénédictions en ne consentant pas à pardonner et oublier ». 

A l’époque où le Tzaddik Rabbi Haïm Moshé Mendel vivait à Amidar, trois hommes l’humilièrent en présence 
des rabbins de la ville.
Un des grands Rav qui vivait dans le voisinage avertit les auteurs des injures que s’ils ne sollicitaient pas le pardon de Rabbi Haïm, ils s’exposaient à de sérieux dommages… Mais les trois hommes ignorèrent cette mise en garde !
Peu de temps après, voici ce qu’il arriva : Le premier fut renversé par un véhicule et tué devant sa boutique, le second subit une sévère attaque cérébrale entraînant sa paralysie; il perdit également l’usage de la parole. 
Voyant ce qui était arrivé, Rabbi Haïm s’empressa de rendre visite au paralysé à qui il formula tous ses vœux de prompt rétablissement. A sa vue, le malade fut encore plus déprimé et comprit que par son attitude injurieuse, il avait provoqué ses propres infirmités; il pleura sur son sort... 
Rabbi Haïm resta auprès de lui un long moment et lui affirma, très sincèrement, qu’il ne lui tenait pas rigueur de ses propos. « Je regrette profondément que cet homme souffre autant et je prie l’Eternel de lui apporter Sa bénédiction. Je lui pardonne de tout mon coeur. » 
Le troisième homme qui avait été entraîné par les deux premiers dans cette douloureuse affaire réalisa que son tour était arrivé de subir la punition divine… Il prit l’initiative d’appeler Rabbi Haïm, il accourut pour lui présenter ses excuses les plus sincères et, suivant l’exemple de Yossef Hatsadik, Rabbi Haïm lui accorda son pardon et lui donna sa bénédiction. 
 



Berechit -Noah- Lekh Lekha-Vayera-Haye Sarah-Toldot-Vayetse-Vayichlakh-Vayechev- Mikets-Vayigach-Vaye’hi




Mikets 
L’humilité
 
 

« Joseph répondit à Pharaon : « Cela ne dépend pas de moi, c’est Dieu qui répondra pour apporter la paix à Pharaon » (Berechit 41 : 16).

Rachi disait : « la sagesse n’est pas mienne, Dieu mettra la réponse dans mes propos… »
Le Midrash Tanhouma précise que l’Eternel dit à Joseph : « Puisque tu te conduis avec humilité et ne t’enorgueillis pas de ta sagesse, Je te récompenserai royalement. »
Selon certains commentateurs, Eliezer, le serviteur d’Abraham, utilisa la même approche que Joseph. En effet, il sollicita une faveur de l’Eternel afin que la Grâce divine lui indique les voies qui l’amèneraient à trouver l’épouse destinée à Itzhak.
Eliezer dit « Et je saurai par elle que Tu as agis avec grâce avec mon maître » (Berechit 24 : 14). 

Nos Sages précisent : « Celui qui est humble, l’Eternel l’honore et l’élève, mais celui qui recherche les honneurs, les honneurs le fuient » (Erouvin 13b).
La récompense de Joseph advint lorsque le Pharaon lui dit : 
« Bilade’ha – Sans ton ordre, nul ne lèvera la main ni le pied dans tout le pays d’Egypte » (Berechit 41 : 44).
Le testament du Tzaddik Eliahou Regolar est un exemple du genre : « Toutes les éloges ne sont que manières vaines et trompeuses. La preuve en est c’est que personne ne se tient aux côtés de son prochain ni ne le vénère lorsqu’il se trouve dans une situation difficile… 
Toutes les louanges ne sont que futilité; une personne doit s’habituer à agir dans la plus grande simplicité plutôt que dans la recherche des honneurs car le Kavod qu’il reçoit des autres n’est que vaine illusion ».
Ce n’est pas un hasard si nos Sages nous ont invité à éviter la recherche des honneurs car celui qui prend trop de plaisir à ce jeu flétrit son âme, engendre la jalousie, provoque des conflits et surtout, créé des barrières qui l’empêchent de s’imprégner de l’esprit de la Torah.
C’est l’esprit des versets (Michée 6 : 8) « Marche humblement avec ton Dieu » « Car l’Eternel assouvit l’âme altérée, Il comble de biens l’âme affamée… pour qu’ils glorifient la Grâce de l’Eternel et Ses miracles pour les fils de l’homme. » (Psaumes 107).

Un jour, alors que le Rav Israël Abouhassira (Baba Salé) voyageait en bateau à destination du Maroc, une terrible tempête menaçait de couler le navire. Cela se passait en fin d’après-midi, un vendredi et Baba Salé s’affairait activement dans sa cabine à préparer le Chabat. 
Il était tellement concentré qu’il ne ressentit même pas les soubresauts du bateau qui luttait pour éviter le naufrage. 
Le Capitaine ordonna à l’équipage de mettre les canots de sauvetage à la mer… L’assistant de Baba Salé, un jeune homme nommé Moshé Sheetrit (alias petit Moshé) quitta la cabine et courut sur le pont assister avec effroi au débarquement des passagers affolés… 
Le Capitaine le héla : » Vite, vite, appelle ton Maître et fais le évacuer avant qu’il ne soit trop tard… Le navire va couler ! ! ! » 
Petit Moshé retourna à la cabine et informa son Maître du danger imminent et des instructions du Capitaine. Mais Baba Salé resta impassible … « Le dîner est-il prêt ? » demanda-t-il « Donne-moi le vin, nous allons faire le kiddouch et Dieu aura pitié de nous ».

Moshé tendit le verre de vin en tremblant et attendit, fébrile et impatient, pendant que Baba Salé récitait le Kiddouch très lentement et avec une grande concentration. Lorsqu’il finit de boire, Baba Salé tendit le verre à Moshé et lui demanda d’aller sur le pont et de verser le reste du vin sur les flots déchaînés…

Moshé raconta ce qui arriva ensuite : dès que le vin toucha l’eau, tout changea… Les vagues se calmèrent et le navire continua de naviguer comme si de rien n’était… Le Capitaine, ébahi, se tenait sur le mât et observait Petit Moshé… Il descendit précipitamment et accourut vers le jeune homme « Qu’avez-vous fait pour arrêter la tempête ? » s’écria-t-il… « Rien, dit-il tranquillement, je n’ai fait que suivre les instructions de mon Maître ».
« Je souhaite parler à ton Maître immédiatement » dit le Capitaine. Il se rendit dans la cabine de Baba Salé et s’inclina respectueusement : « Honoré Rabbi, vous êtes un Saint homme, vous avez sauvé le navire et tous ses passagers… Nous vous devons nos vies ». 

Très humblement, Baba Salé lui répondit : « Je n’ai rien fait; c’est l’Eternel qui a sauvé le bateau du naufrage; c’est à Lui que nous devons nos vies… Nous devons Le remercier d’avoir accompli ce miracle pour nous ». 
Le Capitaine embrassa la main du Tsadik et retourna sur le pont où tout l’équipage et les passagers s’étaient réunis et il leur dit : « Vous devez savoir que sur ce navire il y a un Saint homme, un Rabbin dont le mérite nous a tous sauvés. Allons ensemble lui manifester notre gratitude ».

Mais Baba Salé s’enferma dans sa cabine et refusa de recevoir tout remerciement… Ainsi, comme le fit en son temps Yossef Hatzaddik, Baba Salé sanctifia le Nom de l’Eternel (Kiddouch Hachem).
Les gens sur le bateau levèrent leurs yeux vers le ciel et remercièrent en choeur l’Eternel de leur avoir sauvé la vie par le truchement d’un de Ses Sages.




Vayechev 
La reconnaissance
 

« Et il ne m’a rien interdit sinon toi parce que tu es son épouse; et comment pourrais-je commettre un si grand méfait et pécher envers l’Eternel ? » ( Berechit 39 :9).

Joseph affirma qu’après toutes les faveurs qu’il avait reçues de Putiphar, il était inconcevable pour lui d’accéder aux désirs pervers de Zaluca son épouse; Joseph estima que s’il avait accompli la volonté de la femme de Putiphar, il aurait péché envers l’Eternel. 

Ceci semble indiquer que ce n’était pas nécessairement les bontés de Putiphar à son égard qui l’avaient poussé à s’abstenir mais plutôt l’ingratitude qu’il aurait, ce faisant, manifesté envers le Maître du Monde. 

Ceci fait-il allusion au principe de nos Sages qui précisent que celui qui refuse de reconnaître le Bien qu’il reçoit de son prochain finira par renier celui qui lui est prodigué par le Créateur. Certains commentateurs suggèrent que dans sa réponse Joseph ne s’inquiéta uniquement que de sa conduite envers Dieu; après avoir été le bénéficiaire de tant de bontés divines, il ne pouvait trahir son Donateur… 
Joseph utilisa cet argument à l’adresse de la femme de Putiphar, explique le Rabbi Hillel Kagan, parce qu’il s’agissait d’une raison tout à fait compréhensible et logique… Le devoir pour le bénéficiaire d’une faveur de se conduire de la même façon que son bienfaiteur est un principe moral fondamental. 
Tout être humain décent reconnaît, à l’évidence, qu’il est inacceptable de rendre le Bien par le Mal et sur ce fondement, nos Maîtres ont érigé le principe que si un individu nie devoir de l’argent à quelqu’un, il est présumé dire la vérité. 
Il est établi, en effet, qu’aucune « âme bien née » n’oserait mettre en doute la parole de son prêteur lorsqu’il a été le bénéficiaire de sa mansuétude à son égard… et pourtant, la Guemara rapporte : « Un débiteur est un esclave vis à vis de son créancier et il se conduit en tant que tel ! » (Baba Kama 107a). 
La conduite de Joseph Hatsadik fut, elle, en tout point exemplaire; dans quelque situation qu’il se trouvât, il garda toujours à l’esprit ce principe : « un homme honorable doit toujours se souvenir du bien qui lui a été fait et remplir la Mitsva de la Reconnaissance, tant dans ses paroles que dans ses actes ».
Lorsqu’il fut dans la maison de Putiphar ou quand il s’adressait au Pharaon, il disait : « Ceci n’est pas de mon fait, c’est l’Eternel qui décidera de votre réussite » ou lorsqu’il envoya un message à son père disant « Dieu m’a fait maître de l’Egypte », Joseph ne mit jamais en avant ses mérites et, bien au contraire, il attribua toujours ses succès à la Volonté de l’Eternel. 
Il apaisa également ses frères : « Dieu m’a simplement envoyé en éclaireur avant vous » et lorsqu’il les réprimanda pour le vol du gobelet d’argent, il leur dit : » Pourquoi rendez vous le Mal pour le Bien ? » 

Aussi, la Mitsva de la Reconnaissance nous recommande-t-elle de nous comporter avec nos bienfaiteurs avec plus de zèle qu’il n’ont eu à notre égard ! 
Nos Maîtres nous enseignent : « Si votre ami vous a offert un plat de petits pois vous vous devez de le remercier avec un plat de viande ». Nos Sages étaient très attentifs à ne pas recevoir de faveurs de la part de pécheurs ou de non-croyants pour ne pas avoir à devenir leurs débiteurs… Cela explique sûrement le sens profond de l’adage « Soné Matanot Ihyé » « Celui qui refuse les faveurs vivra »
En effet, quelle angoisse d’accepter de nombreuses largesses et de se trouver toujours redevable ! !

L’histoire suivante décrit la profonde reconnaissance que le Rav de Brisk avait à l’égard de toutes les personnes qui lui avaient fait une quelconque faveur. Le Rav Zéev Rosengarten raconte qu’après avoir eu l’honneur d’accueillir le Rav de Brisk chez lui, à Zurich, il se rendit en Israël pour une courte visite. « J’arrivai une nuit très tard et pris un hôtel à Tel-Aviv. Le matin suivant, je reçus un appel du Rav Raphaël, le fils du Rav de Brisk. Il me dit que son père avait eu vent de mon arrivée en Israël et qu’il voulait savoir quand je prévoyais de me rendre à Jérusalem. Je répondis que j’espérais rendre visite au Rav le même jour dans l’après-midi, vers quinze heures… Comme vous le savez, à cette époque, les transports entre Tel-Aviv et Jérusalem n’étaient pas très fréquents et j’arrivais à Jérusalem avec plus d’une heure de retard ! 
Quand j’approchai de la maison, je fus très surpris de voir le Rav de Brisk se tenant debout au bas de l’escalier… Les enfants du Rav me dirent plus tard que leur père m’avait attendu, là, depuis quinze heures ».

Berechit -Noah- Lekh Lekha-Vayera-Haye Sarah-Toldot-Vayetse-Vayichlakh-Vayechev- Mikets-Vayigach-Vaye’hi




Vayichlakh
La Patience
 
 

« Et Yaacov se tint silencieux jusqu’à leur arrivée » (Berechit 34 : 5).

Après avoir appris ce qu’il était advenu à Dina, Yaacov attendit ses enfants pour s’enquérir de la réalité des faits. Ce n’était pas une mince affaire. 
En effet, la fille de Yaacov avait été souillée par Sichem, fils de ‘Hamor, le Hévéen, Gouverneur du Pays et la réaction de Yaacov se devait d’être forte et immédiate. Cependant, Yaacov se retint de réagir; il patienta calmement et attendit le retour de ses enfants pour se concerter avec eux sur la meilleure manière de réagir à cet affront. 
La conduite de Yaacov nous enseigne comment réagir lorsque nous sommes agressés où que nous subissons une grave injustice; au lieu de s’emporter brutalement et d’être entraînés dans une dispute, nous devons rester calmes et considérer posément la meilleure manière de résoudre le problème sans envenimer la situation. Réagir violemment ne peut qu’aggraver le conflit. 
Yaacov ne voulut pas se battre avec les gens de Sichem; il tenta de résoudre le problème aussi rapidement et aussi calmement que possible… Il savait également que ses enfants pouvaient se comporter violemment et aggraver la situation. Ce ne fut d’ailleurs pas la première fois que Yaacov fut trompé par ses proches. 

En effet, pendant les quatorze années passées au service de Laban, Yaacov endura plusieurs déceptions et désillusions et malgré cela il ne se laissa jamais aller à un emportement à l’encontre de son beau-père, et pourtant, il n’était pas dupe des stratagèmes utilisés par Laban pour ne pas lui payer son dû ! Cependant, nulle part dans la Torah, il n’est fait mention d’une réaction inconsidérée de Yaacov envers Laban; il exprima simplement sa déception devant tant de procédés malhonnêtes. 
Il lui dit : « Que m’avez-vous fait ? N’était-ce pas pour Rachel que j’ai travaillé pour vous ? Pourquoi m’avez-vous trompé ? » (Berechit 29 :25). 
De plus, malgré toutes les épreuves subies, Yaacov n’abandonna pas la maison de Laban et ce, dans le seul but d’éviter d’entrer en conflit avec son beau-père. C’est seulement après avoir reçu une instruction divine que Yaacov prépara ses épouses au départ en leur expliquant combien leur père « s’était moqué de lui et avait réduit son salaire des dizaines de fois » (Berechit 31 :7).

En fait, Léa et Rachel ainsi que leurs enfants n’étaient pas du tout au courant de l’attitude fourbe de Laban car Yaacov s’était retenu de provoquer toute mésentente au sein de la famille… 
Les Commentateurs expliquent que Yaacov finit par les informer de ses déboires pour justifier leur départ. Il est important d’apprécier l’incroyable résistance de Yaacov à supporter, en silence, les malversations constantes de Laban; et cela grâce uniquement en sa foi inconditionnelle en l’Eternel. 

Ainsi nous apprenons de la conduite de Yaacov que si une personne s’en remet à Hachem et croit fermement que personne ne peut « lever un doigt » dans ce monde sans Son intervention directe, il trouvera la force d’endurer toutes les épreuves et il n’éprouvera plus le besoin de s’emporter ou de réclamer vengeance… 
Rabbénou Tam disait : « une personne qui sait patienter et se retenir ne le regrettera jamais » (Sefer Hayachar, Shaar 6). 
De plus, Rabbi Haïm de Volotzin écrivait qu’à travers la patience on pouvait obtenir beaucoup plus de résultats positifs que par la force ou la violence… 

Abraham Mordehaï Alter, l’Admor de Gour, était un homme connu pour sa patience remarquable. Il voyageait un jour en train et quand fut arrivée l’heure de déjeuner, ses assistants cherchèrent le repas qu’ils avaient préparé à son intention… Ils cherchèrent longtemps mais en vain… 
Rav Yossef, son principal collaborateur, s’impatienta et lança : « Que se passe-t-il ? Pourquoi mettez-vous tant de temps à trouver le repas du Rabbi ?" Celui-ci tenta de le calmer « ne comprenez-vous pas » dit-il « le verset dit clairement : Tous les yeux se lèvent avec espoir vers Toi et Tu leur donnes leur subsistance en son temps (Psaume 145 :15). A l’évidence, il n’est pas encore temps pour moi de manger. »


Vayetse
L’important et l’accessoire
 
 

« … Et Il me donnera du pain à manger et des vêtements pour me couvrir… » ( Berechit 28 : 20).

Pourquoi Yaacov ne dit-il pas plus simplement « Il me donnera de la nourriture et des vêtements ? » Les Commentateurs expliquent qu’il arrive souvent que des gens possèdent des armoires bondées de vêtements ou des quantités importantes de nourriture mais qu’ils ne sont pas en mesure d’en profiter du fait de leur état de santé déficient, et c’est pourquoi Yaacov demanda à l’Eternel de lui procurer lesdits biens en même temps qu’une bonne santé pour lui permettre d’être en mesure d’en profiter véritablement. 

De ce verset Rabbenou Baya Ibn Paqouda tire la leçon suivante : on doit demander à Dieu uniquement ce qui nous est absolument indispensable; si une personne convoite des plaisirs extravagants et des biens luxueux, elle risque de se prendre au piège de la course effrénée à la possession matérielle et perdre de vue sa raison d’être dans ce monde.

Un homme sage craignant Dieu se contentera du minimum nécessaire et déploiera son énergie et ses efforts à servir le Créateur. Rabbenou Baya poursuit en précisant que, dans sa Grande Sagesse, l’Eternel a organisé le monde de telle sorte que les denrées essentielles soient plus facilement accessibles à l’homme que les produits superflus ou luxueux… 

Yaacov demanda à Dieu de lui accorder du pain et des vêtements car les Justes ne souhaitent rien d’autre que ce qui est absolument vital. C’est un principe tellement important de la Torah que même les Rois d’Israël furent admonestés lorsqu’ils satisfaisaient avec trop d’excès leur goût du luxe (Chaar Habehina ch. 5).

Pour sa part, Yaacov était très riche et fut élevé dans la maison de son père Isaac qui, relate la Torah, était peut-être même plus riche que le roi Abimelekh. Et malgré cela, l’accumulation des richesses ne l’attirait pas comme c’est le cas de la plupart des gens riches… Yaacov Hatsadik ne souhaitait que « du pain à manger et des vêtements pour se vêtir ! » (Sfat Tamim : 5).

La Michna (Avot 4 : 1) énonce « Qui est riche ? Celui qui est heureux de son sort ».
Ben Zoma tire de ce verset la leçon suivante : quand une personne est satisfaite du minimum nécessaire dont elle dispose et travaille en conséquence, elle est digne d’éloges en ce monde parce qu’elle jouit du fruit de son travail sans avoir à compter sur les autres et elle sera heureuse dans le monde à venir car elle n’aura pas perdu son temps à s’adonner à l’acquisition de biens superflus et, ainsi, elle aura préservé la majeure partie de son temps à étudier la Torah et à servir l’Eternel (Midrach Shmouel).

Le Hafets Haïm s’assurait scrupuleusement que sa maison ne comportait rien qui ne lui soit absolument nécessaire… Dans plusieurs de ses ouvrages (Michna Broura 156 : 2, Biour Halakha, 529 : 1…) il s’étend sur les conséquences néfastes de la frénésie de la consommation et de la recherche de la puissance financière et, comme il le dit « L’argent ne poussant pas sur les arbres » il faut consacrer un temps excessif « pour profiter des bonnes choses de la vie », or le temps c’est la vie, et la vie c’est aussi la Torah ! et une heure d’études et de bonnes actions a plus de valeur que la satisfaction de plaisirs éphémères et illusoires procurés par l’argent.

Et pourtant, nombreux sont ceux qui préfèrent délaisser une page de Torah pour se consacrer à enrichir leur garde-robe ou à embellir leur maison… 
Cela peut paraître excessif, mais lorsque le Hafets Haïm constata que l’un de ses enfants avait installé de nouveaux rideaux à sa fenêtre il lui dit « Je peux voir quelques pages perdues de Guemara suspendues à tes fenêtres », il en fut outré et ne rendit pas visite à son fils pendant plusieurs mois ! ! !
 
 


 

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Toldot

La patience
 

 « Or, Abimelekh partit, avec un groupe d’amis, de sa ville de Gherar… Isaac leur dit : «Comment se fait-il que vous veniez à moi alors que vous me haïssez et que vous m’avez éconduit de votre pays »… Il leur prépara un festin, ils mangèrent et ils burent » (Berechit 26 : 26 à 30).

Le Chlah Hakadoch fait remarquer que Isaac se refusa toujours à entrer en conflit avec des gens de Gherar malgré leurs nombreuses provocations… Quand les bergers de cette ville provoquèrent Isaac, il s’en fut tout simplement sans prêter attention à leurs défis… 
Après avoir été expulsé de Gherar, Isaac fut très surpris de voir arriver Abimelekh et ses amis mais dès que ceux-ci indiquèrent qu’ils souhaitaient faire un pacte avec lui, Isaac les accueillit avec beaucoup d’égards. 
Une personne ordinaire aurait pu se sentir tellement blessée d’avoir été chassée qu’elle aurait cherché la première occasion pour se venger… Isaac, au contraire, retint sa colère et sagement les écouta attentivement. La conduite de Isaac illustre comment une personne se doit d’essayer de surmonter ses impulsions et accorder le pardon à ceux qui l’ont outragée et cela en vue de susciter la réconciliation, voire l’amitié et la paix. 

Le Rambam écrit dans Igueret Hamoussar : « Sois fier de rester patient car la patience est la vraie force qui mène au succès. Si tu veux prendre une revanche tu risques de ne jamais y arriver, et tu te feras du mal, beaucoup de mal et cela peut durer longtemps, très longtemps; tu risques de te créer des «retours de bâtons » douloureux, et quand bien même tu atteindrais apparemment tes objectifs tu serais toujours perdant parce que tu auras péché envers l’Eternel. Alors qu’auras-tu gagné ?
Un coeur rempli de haine, vengeur, des nuits sans sommeil et quelle confusion dans ton esprit ! En fin de compte, tu auras fait étalage de tes inconséquences, tu auras couru à ta perte, dévoré par ta jalousie et tu regretteras vraiment de t’être mis dans une telle situation ». 

Le Rambam continue : « Cependant, si tu t’efforces de pratiquer la vertu de la patience, si tu t’efforces à être plus tolérant, tu susciteras la considération et le respect de tes ennemis qui regretteront de t’avoir agressé… et mieux encore, tu influeras sur leur conduite car tu représenteras pour eux la sagesse et la crainte de l’Eternel »

Le ‘Hida énonce pour sa part « Celui qui sait renoncer à son honneur et à ses privilèges sera pardonné de tous ses péchés » (Roch Hachana, 17a).

Lorsqu’une personne pardonne à son prochain pour le mal qui lui a été fait, il allège le poids du péché dans le Ciel… En retour, il sera remboursé « mesure pour mesure » de telle sorte que ses propres péchés seront pareillement effacés… Comme disent ‘Hazal « Vis à vis de qui l’Eternel est-il désigné comme ‘Nossé Avon’ – ‘Pardonneur d’iniquité’ » ? Vis à vis de ceux qui oublient les injustices dont ils ont été victimes ».

Une certaine personne tint, un jour, des propos négatifs au sujet d’un élève de l’Alter de Sabodko, le Rav Tzvi Finkel, et de ce fait, lui fit perdre une excellente perspective de chidoukh. Non seulement, le jeune homme ne put épouser la très belle jeune femme convoitée, mais il subit encore, de ce fait, de nombreux autres déboires… Il fut enrôlé dans l’Armée Rouge et souffrit de très dures épreuves… 
Quelques années plus tard, le calomniateur écrivit au Rav Finkel pour lui avouer qu’il avait été à l’origine de la rupture du chidoukh, lui demandant d’intervenir auprès du jeune homme pour lui faire part de ses regrets et excuses… 
Dès qu’il reçut le message, l’étudiant accepta spontanément les excuses demandées et le Rav qui pensait avoir fort à faire pour convaincre son élève de les accepter, fut excessivement surpris ! « Es-tu sûr que tu ne nourris aucun mauvais sentiment à l’égard de ce monsieur ? » lui demanda-t-il – « Absolument pas, je lui pardonne de tout mon cœur ! », répondit l’étudiant. 
Le Rav débordant de joie l’embrassa chaleureusement et lui affirma, qu’ayant pu surmonter sa rancune et pardonner à cet homme qui était à l’origine de la rupture de son chidoukh, il était assurément un homme particulièrement sage et digne d’éloges (Tnouat Hamoussar)




Haye Sarah

Fuir l’immoralité

« Et je t’adjure de ne pas prendre une épouse pour mon fils parmi les filles des Cananéens, au milieu desquels je demeure » (Berechit 24 :37).

 Pourquoi Abraham était-il si inflexible vis-à-vis d’Eliezer pour le choix d’une épouse pour son fils alors que sa propre famille adorait des idoles ? 

Even Ezer explique qu’il y avait une différence fondamentale entre les Cananéens et les gens de Haran; les Cananéens avaient des moeurs tellement dégénérées que la Tradition les qualifie « d’abomination de la terre de Canaan », alors que l’idolâtrie des gens de Haran ne posait qu’un problème idéologique. Une idéologie quelqu’erronée qu’elle soit peut être corrigée alors que l’immoralité affecte la nature profonde de l’être et se transmet irrémédiablement aux générations futures. 
C’est pourquoi, Abraham insista tant auprès d’Eliezer pour qu’il choisisse pour Isaac une des filles de Haran qui possédaient, elles, des qualités fondamentales (Midot tovot) par rapport aux filles dépravées de Canaan.

 La vie de l’homme comporte une suite ininterrompue de choix, et celui-ci est, peu ou prou, enclin à aller dans la bonne direction et ce, en fonction des sources auxquelles il s’abreuve, à l’héritage qu’il a reçu…

 C’est ainsi que nos ancêtres tournèrent le dos aux pratiques des peuples de Canaan parce qu’ils avaient décelé que leur immoralité accumulée au cours des âges pouvait contaminer les générations futures jusqu’à ne plus pouvoir y remédier… « L’Immoralité, la Méchanceté et la Haine sont des maladies héréditaires que l’on ne peut empêcher de se perpétuer dans la postérité » (Dracha Ha Ran 5).

 Le Roi Salomon confirma ce principe : « Le juste marche dans son intégrité, heureux ses enfants après lui » (Proverbes 20 :7).

 Nos ancêtres ont cultivé, eux, la bonté et la générosité à l’image d’Abraham, Isaac et Jacob et ils se sont battus ardemment pour les transmettre aux générations futures; ces valeurs essentielles nous ont été transmises et nous
habitent encore aujourd’hui Le devoir d’un Juif de continuer à travailler et à exercer ces vertus est un « must » ! ! C’est un principe fondamental du judaïsme. 

Le Rav Zisel de Kelm disait souvent que chaque Juif possède au moins une qualité prépondérante et qu’à travers celle-ci il pouvait parfaire son caractère; cela est également vrai, hélas, pour les vices dont un seul, si l’on n’y prend 
pas garde, peut conduire à la corruption totale ! 
Aussi, toute personne a-t-elle intérêt à oeuvrer à l’amélioration de ses qualités prédominantes, et à l’éradication de
ses points faibles (Mihtav Mi Eliahou Vol. 5). 

 Il était une fois, un célibataire qui vivait à Jérusalem avec sa vieille maman. Il lui était très difficile de trouver une 
épouse car il mettait comme condition que sa mère habite avec le futur couple. Très peu de demoiselles acceptèrent 
de le rencontrer du fait de cette condition préalable. Son entourage s’inquiétait à son sujet… Certains de ses parents décidèrent de consulter le Rav Schlomo Zalman Auerbach; ils lui demandèrent d’intervenir auprès du jeune homme 
afin qu’il renonce à cette condition dissuasive. 
Le Rav Schlomo Zalman refusa net ! « Comment pourrais-je faire une telle chose ? Je pense qu’il a raison d’insister pour continuer à s’occuper de sa vieille mère car le plus important lorsque l’on recherche une épouse est de trouver en elle des qualités de coeur (midot tovot), toute jeune femme n’acceptant pas cette condition n’est certes pas généreuse !… 
Ce jeune homme ne fait qu’appliquer le commandement du respect de la mère, aussi je n’interviendrai pas pour lui faire changer d’avis ! De plus, si j’agissais dans le sens que vous souhaitez, le jeune homme aura certainement un ressentiment vis-à-vis de son épouse pour l’avoir obligé à renoncer à s’occuper de sa mère »

 Quelques mois plus tard, le Rav Schlomo Zalman rencontra un parent du jeune homme qui lui apprit la bonne nouvelle. Le jeune homme avait trouvé l’âme soeur ! Le Rav souhaita vivement voir le jeune homme qui lui rendit visite. Après lui avoir souhaité un chaleureux Mazal Tov, le Rav Schlomo Zalman lui dit : « Je pense qu’il est temps de te préoccuper de trouver une bonne maison de retraite pour ta maman. J’ai compris et admiré ta fermeté, et j’ai approuvé ta détermination… Cependant, maintenant que tu as trouvé une jeune femme qui a prouvé ses qualités de coeur, tu dois prendre en considération qu’il sera très difficile pour votre jeune couple de supporter la présence de ta maman à vos côtés » (Hameor HaGadol). 




Vayera

L’hospitalité
 
 

« Vayomer Hachem im matsati khen be’enekha al na taavor me’al avdekha » Et il dit : » Mon Maître, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, s’Il Te plait, ne passe pas devant ton serviteur » (Berechit 18 :3).

La Guemara Chabat (127b) interprète ce verset en précisant qu’Abraham sollicite de l’Eternel qu’Il l’attende pendant qu’il est occupé à accueillir ses invités. Comment savons-nous, demande la Guemara, que « l’accueil d’un invité est plus important que le respect dû à Hakadoch Baroukh Hou ? »
Parce que c’est écrit : « Mon Maître, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, s’Il Te plait, ne passe pas devant ton serviteur » rétorque la Guemara.

La mitsva de l’hospitalité est considérée comme une des plus importantes des nombreuses Mitsvot de la Torah qui font injonction à l’homme « d’adopter les voies de l’Eternel ».
Ainsi, la Torah décrit-elle abondamment et avec force détails, la manière dont Abraham recevait ses invités, l’importance de cette mitsva et la haute récompense qu’elle entraîne. En effet, pour chacune des attitudes qu’Abraham eut avec ses invités, Dieu en fit de même avec ses descendants. 

Nous sommes, nous mêmes, invités perpétuellement par L’Eternel dans Son Monde et Il s’inquiète quotidiennement de nos besoins… S’Il cessait d’agir ainsi, le monde serait voué à une fin inéluctable ! 

Notre obligation d’imiter l’hospitalité de l’Eternel s’impose à nous et, ce faisant, nous accomplissons une noble action qui s’inscrit dans le respect d’un des fondements de la Torah : l’amour du prochain. 

Le Hafetz Haïm a tiré de nombreuses leçons de la description détaillée dans la Torah de la conduite d’Abraham (Ahavat Hessed IIIe P. chap. 2) :

Si des invités ne se manifestent pas à vous, vous devez aller à leur recherche pour les accueillir chez vous comme Abraham le faisait lorsqu’il s’installait devant sa maison pour guetter le passage d’invités potentiels...

Il n’est pas suffisant d’offrir à ses hôtes à boire et à manger; il convient, à l’instar d’Abraham qui offrait à ses invités de l’eau pour laver leurs pieds, de permettre à ses convives de disposer de toutes les commodités pour réparer les fatigues de leur voyage…

Lorqu’un invité craint de déranger son hôte, celui-ci doit lui dire « je vais très simplement vous offrir quelques victuailles et vous pourrez ensuite reprendre votre périple ». Ce faisant, l’invité ne sentira pas qu’il dérange. En vérité, l’hôte doit préparer pour son invité un repas plantureux avec des ingrédients de meilleure qualité. Abraham, lui, dit à son invité : « Je vais vous servir une tranche de pain et ensuite vous pourrez partir ». Mais en fait, il lui prépara, avec empressement, un repas très copieux… C’est ainsi qu’agissent les Sages : ils parlent peu et agissent beaucoup !

Un hôte doit également raccompagner son invité avec sollicitude pour lui manifester la joie qu’il a eu de le recevoir… 

Les manifestations d’amour du prochain et de Derekh Eretz trouvent ainsi leurs plus belles applications dans la réalisation de la mitzva de l’hospitalité.

Un groupe de personnes qui avait été invité à dîner chez Yossef Chlomo Kahanemen, le Rav de Poniovitch, frappèrent à sa porte. Quand le Rav ouvrit la porte, les invités sentirent qu’ils n’étaient pas du tout attendus et s’aperçurent, effarés, qu’ils s’étaient trompés sur la date et qu’ils étaient venus un jour à l’avance ! ! 

Très confus et embarrassés, ils multiplièrent les excuses et s’apprêtaient à partir… « Oh non !, s’exclama le Rav Kahanemen, vous ne pouvez pas savoir combien je suis heureux que vous soyez là ce soir. C’est un grand bien que vous soyez venus alors que je ne vous attendais pas; cela me donne la chance de pouvoir exercer véritablement la mitsva de Akhnassat Orkhim (l’hospitalité). Recevoir des invités après s’être préparé à les accueillir, ça n’est pas une affaire ! La vraie hospitalité c’est de recevoir des invités qui viennent sans avertir. Je suis si heureux que vous soyez venus car maintenant, enfin, je vais savoir si je suis véritablement en mesure d’appliquer pleinement la mitsva de l’hospitalité. Merci à vous tous et, s’il vous plait, entrez donc ! » (le Rav de Poniovitch).


 

Berechit -Noah- Lekh Lekha-Vayera-Haye Sarah-Toldot-Vayetse-Vayichlakh-Vayechev- Mikets-Vayigach-Vaye’hi




Lekh Lekha 
Le pouvoir de la prière
 
 

« Vayabor Avram baaretz ad mekom Shekhem ». » Avram voyagea dans le pays jusqu’au lieu-dit Shekhem » (Berechit 12 :6).

Deux versets plus loin, la Torah rapporte comment Avram fit une nouvelle halte entre Bethel et Aï où il construisit un autel en l’honneur de l’Eternel.
Rachi explique que la raison de ces divers arrêts était de prier pour l’avenir du peuple d’Israël.
Avram vit par prophétie que les enfants d’Israël allaient engager une guerre contre Shekhem et que Akhan (contemporain de Josué) commettrait une profanation qui entraînerait la défaite d’Israël à un endroit situé entre Bethel et Aï, ainsi s’arrêta-t-il pour prier longuement à leur intention.
La prière est notre bouclier contre l’adversité” écrit Rabbi Baya Ibn Pakuda (Kad Hakhemach).
Nos maîtres nous enseignent qu’il convient de “prévoir la médication avant l’infection” en priant pour l’aide divine avant même que l’adversaire ne se manifeste.
En fait la Guemara affirme que si Abraham n’avait pas prié préventivement pour la victoire des Enfants d’Israël, ils auraient été sûrement défaits aussi bien à Bethel qu’à Aï et qu’aucun d’entre eux n’aurait survécu ! ! 

Assurément, par l’effet des prières de nos ancêtres, nous avons l’heur de survivre malgré la volonté affirmée, au cours des âges, de nos adversaires de nous supprimer. Nous savons que le moyen de survie du Juif passe par la “Voix de Yaacov” et que le pouvoir de nos ennemis passe par les “mains d’Esaü”. Isaac dit à Jacob : « tu es pourtant plus puissant que ton frère. Quand Esaü capture son ennemi, il peut le vaincre, mais dès que celui-ci lui échappe il est impuissant à le combattre ». 

A l’inverse, la voix de Jacob a une très longue portée et même si l’on se trouve à l’autre extrémité du monde, les prières émanant de n’importe quelle maison d’études ou de prières sont entendues et entrainent la protection divine. Ainsi aujourd’hui, dans cette époque troublée, tout Juif a-t-il l’obligation absolue d’appeler l’Eternel de ses prières pour la sauvegarde du peuple, partout où il se trouve !

Il y a une vingtaine d’années, lorsqu’un avion de la Sabena avait été piraté alors qu’il était encore à Lod et que les passagers avaient été pris en otage, Baba Salé était de passage à Tibériade; là, il apprit la terrible nouvelle. Extrêmement troublé par cet événement, Baba Salé s’enferma dans une pièce et commença à demander l’aide de l’Eternel. Il pria pour la délivrance des captifs et pour l’anéantissement des pirates. Au cours de sa prière, il lança un immense et douloureux sanglot qui put être entendu à une très longue distance. 
Immédiatement après, la piraterie prit fin ! 

Pendant ce temps, des rabbins accourus de toutes les régions d’Israël se précipitèrent au domicile de Baba Salé et furent désappointés d’apprendre que le Tsadik se trouvait à Tibériade. Ils décidèrent de se rendre dans cette ville et, 
en chemin, ils apprirent que les pirates avaient été éliminés et les otages libérés. 

Quand les rabbins arrivèrent dans la maison où se trouvait Baba Salé, ils se réjouirent avec lui de la fin heureuse de cette tragédie. L’hôte de Baba Salé rapporta à ses visiteurs que le Tsadik avait été extrêmement perturbé et que ses sanglots avaient littéralement « percé les cieux ».
Selon les rabbanim, le mérite et la puissance de la prière de Baba Salé avaient assurément suscité l’assistance divine.
Oh non” répondit Baba Salé, cela est dû au mérite de mes ancêtres; ils ont surement perçu combien mon angoisse était peut-être encore plus forte que celle des otages qui étaient prisonniers dans l’avion” 
(Sidna Baba Salé).


 

Berechit -Noah- Lekh Lekha-Vayera-Haye Sarah-Toldot-Vayetse-Vayichlakh-Vayechev- Mikets-Vayigach-Vaye’hi


Noah
Soyez circonspects dans vos jugements

 « L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour qu’avaient construits les fils de l’homme » (Berechit 11 : 5).

Rachi : « Etait-il vraiment nécessaire que l’Eternel descende pour voir ce qu’avait fait le peuple ? Rien n’est caché au Maître du monde ! Il sait ce qui se passe en tous lieux et Il connaît les pensées de chaque être humain, à tous moments. Le verset, en fait, transmet le message suivant : nous ne devons pas tirer de conclusions hâtives ou juger jusqu’à ce que nous comprenions véritablement une situation donnée ».

Nous retrouvons cette leçon dans « Les maximes des Pères » (1 : 1) : Les membres de la Grande Assemblée ont émis notamment la maxime suivante « Soyez circonspects dans vos jugements… ». Ceci nous enseigne qu’il est recommandé d’analyser avec attention et précision toute situation avant d’émettre le moindre jugement; et si l’on pratique de cette manière, il sera possible de remplir aisément deux autres directives préconisées par nos Sages : « Juge tout le monde avec indulgence » (Maximes des Pères, 1 : 6) et « Ne juge pas ton prochain tant que tu ne t’es pas trouvé dans sa situation ». 
Peut-être que lorsque l’on verra les choses de son point de vue, alors on pourra réaliser que notre première perception était tout à fait erronée.

L’exemple suivant est tout à fait évocateur : 
les membres d’une certaine congrégation de Bialystok, désignée sous le nom de Zehiré Chabat (Gardiens du Chabat) s’étaient plaints au Rav Ephraïm Chalom au sujet d’une certaine personne, prétendant qu’ils avaient vu ses attelages transporter des céréales, aux yeux de tous, le jour du Chabat. Le Rav Ephraïm en fut quelque peu surpris car il connaissait bien la personne en question qu’il savait très modeste, pouvant difficilement imaginer que ce pauvre homme possédait des quantités importantes de céréales. Il décida d’approcher ladite personne pour lui demander des éclaircissements.
« Dès après l’allumage des bougies » commença l’homme, « je marchais tranquillement dans la rue, et bizarrement, je vis deux chevaux tirant des charrettes pleines de grains, avançant à mes côtés et puis, j’entendis deux personnes, de l’autre côté de la rue, m’interpeller vivement : « Profanateur ! » Que pouvais-je faire ? » A ce moment, les mots de nos Sages « Jusqu’à ce que tu te trouves dans sa situation » prirent une nouvelle dimension aux yeux du Rav Ephraïm… Si les protestataires avaient pris la peine de traverser la rue, ils auraient vu la scène de manière tout à fait différente !

Pendant la première guerre, l’année 1914 fut particulièrement difficile pour les Juifs de Jérusalem. La pauvreté était telle que les gens luttaient durement pour survivre. Il y avait cependant un homme, un Mohel (homme habilité à pratiquer les circoncisions) qui possédait un Napoléon-Or… de quoi nourrir toute une famille pendant au moins 6 mois… Un jour, le jeune fils du Mohel découvrit la pièce et, bien qu’il n’en connaissait pas la valeur, il était certain qu’il pouvait s’acheter suffisamment de friandises… Il s’empressa d’aller à l’épicerie du coin… Puis le père réalisa que le Napoléon avait disparu. Il questionna son épouse qui n’en savait rien. Quand l’enfant revint à la maison, son père le questionna et l’enfant répondit spontanément « Oui, j’ai pris la pièce et j’ai acheté des friandises chez l’épicier ».

 A ces mots, la mère se précipita chez l’épicier le traitant de voleur et d’escroc « Comment avez-vous pu accepter de vous faire payer avec mon Napoléon pour quelques friandises ! Comment avez-vous pu agir de la sorte ? » 
L’épicier rétorqua « Je ne sais pas de quoi vous parlez, votre fils m’a remis un Chirilé (pièce de petite valeur) pas un Napoléon ! La mère très excitée s’en retourna et demanda à son fils où il avait trouvé la pièce « Sur l’étagère » répondit-il. « C’est là que mon mari a mis le Napoléon, hurla-t-elle à l’épicier. Vous n’êtes qu’un voleur et un menteur ! » Attirés par les éclats de voix, les passants s’attroupèrent devant la boutique et considérèrent l’épicier avec hargne et suspicion, malgré l’affirmation de sa bonne foi… 

Le Mohel et l’épicier se retrouvèrent devant le Beth Din et les dayanim (les juges) imposèrent à l’épicier de jurer, conformément à la Loi, qu’il n’avait reçu qu’un Chirilé comme il le prétendait. Mais l’épicier, qui était craignant-Dieu, ne voulut pas se soumettre à la formalité du serment car il fallait jurer solennellement sur le nom de l’Eternel, et préféra s’engager à payer la contre valeur du Napoléon, plutôt que de prononcer sur le Nom divin… Le pire, c’est que la réputation de l’épicier était maintenant faite et que la plupart des gens délaissèrent sa boutique, de telle sorte qu’il n’eut pas les moyens d’assumer son engagement de rembourser la valeur du Napoléon … 

Après la guerre, le Mohel reçut une lettre d’un inconnu qui disait : « Il y a quelques années, je marchais dans la rue et vis votre fils avec une pièce d’or dans sa main. A l’époque, ma famille et moi-même étions dans une terrible situation et je me dis que si cet enfant se promenait avec une pièce en or, il devait certainement appartenir à une famille de gens très riches. Je m’arrangeais adroitement à échanger le Napoléon contre un Chirilé sans que l’enfant ne s’en aperçut vraiment. Je n’avais nullement l’intention de voler et j’entendais simplement emprunter ce Napoléon jusqu’à la fin de la guerre et je m’étais promis de vous le rembourser, ce que je fais aujourd’hui en vous priant d’accepter toutes mes excuses ».

La Communauté apprit très vite la vérité et l’innocence de ce pauvre épicier qui avait tant souffert de la vindicte publique…

La leçon est claire : 
nous nous devons de ne jamais tirer de conclusions hâtives et considérer toutes les circonstances avant de se prononcer sur la conduite de notre prochain, conformément aux enseignements de nos Sages « Sois circonspect dans tes jugements, juge tout le monde avec indulgence et ne juge pas ton prochain tant que tu ne t’es pas trouvé dans sa situation ». 


Berechit

Respecter toutes les créatures

 « Zé sépher toldot Adam beyom béro Elokim Adam bidmout Elokim assa oto… 
Voici le Livre des générations d’Adam; le jour où l’Eternel créa Adam, Il le fit à Sa ressemblance » (Berechit 5 : 1).

Rabbi Akiba dit que « Aime ton prochain comme toi-même » est un des principes les plus importants de la Torah 
et pour sa part, Ben Azzaï affirme que «Il le fit à Sa ressemblance » est un principe encore beaucoup plus important 
(Talmud Jérusalem, Nedarim 9 : 4).

L’Homme est en effet une pure création de Dieu et il se doit d’être respecté justement parce qu’il a été conçu et réalisé
par le Roi des Rois.
Supposons qu’un roi « de chair et de sang » demande à ses scribes de consigner dans le « Livre des Chroniques de la Royauté », une histoire relative à l’un de ses sujets. A l’évidence, cela signifie que le roi a beaucoup d’estime pour le sujet en question; c’est d’autant plus le cas lorsque Hakadoch Baroukh Hou, Lui-Même, écrit l’histoire de l’homme dans Sa Torah où chaque mot est choisi et se trouve exactement à la place qui lui revient et que chaque phrase comporte une multitude d’idées et de leçons qui traversent toutes les « modernités » !

Il est clair que l’Eternel chérit toutes Ses créatures et nous devons en conséquence les traiter « toutes » comme des êtres aimés de Dieu. 

Le Sepher Orekh Yamim explique de la manière suivante le verset de la Michna Avot «Qui est digne d’honneur? 
Celui qui honore les autres ! » Et comme il est écrit, « Ceux qui M’honorent, Je les honorerai » (Samuel, 1 : 2).

En vérité, lorsqu’une personne honore une autre personne, son intention véritable, même inconsciemment, est d’honorer l’Eternel. 
Un être humain, en soi, n’est pas véritablement digne d’honneur car il est principalement chair et sang; or nous nous devons de respecter tout individu, notamment grâce à l'étincelle de divinité qu’il véhicule. Ainsi, lorsqu’une personne respecte son prochain…alors Dieu, en retour, l’honore. 

Le Rebbe de Gour (Lev Simha) avait coutume de dire que les gens étaient souvent très méticuleux pour accomplir la mitsva du Etrog « Peri Etz Hadar – Fruit d’un arbre magnifique » mais semblaient souvent moins enclins à respecter les créaturesdivines au sujet desquelles, pourtant, le verset dit « Hadar hou lékhol Hassidav - La splendeur à tous ceux qui lui sont dévoués ».
Et que dire au sujet de la mitsva de « Véhadar pné zakein – Tu devras honorer la présence des Sages » ?

Les gens ont tendance à oublier que les êtres humains ont été créés avec une étincelle divine et négligent souvent de les honorer en conséquence.
C’est pour cette raison que la Michna dit que ceux qui honorent leur prochain seront honorés par Dieu. 
Ce faisant, ils confirment qu’ils n’ont pas oublié que chaque être humain a été créé par le Maître du monde Lui-Même.

Le Rav Yaakov Yossef Herman, un des pionniers du judaïsme américain, avait l’habitude de recevoir des dizaines de personnes à déjeuner, le jour du Chabat. Lorsqu’il revint de la prière, un certain Chabat, il nota que l’un de ses invités était assis tout seul à une petite table dans un coin. L’invité semblait dévorer la nourriture en en parsemant une bonne partie autour de l’assiette, de telle sorte que les autres invités l’avaient cantonné au fond de la pièce afin qu’il continue ses agapes tout seul. 
Le Rav Yaakov Yossef se lava les mains et, au lieu d’aller s’installer à sa place habituelle, à la tête de la table d’hôte, il prit une chaise et la traîna à travers la pièce pour aller s’installer à la table de « cet invité indésirable… ».
« Rav Yaakov Yossef ! ! s’écrièrent les autres invités, pourquoi ne vous installez-vous pas à la tête de la table comme à votre habitude ? ».
« Je ne crois pas que Rav Méir souhaite manger tout seul », dit tranquillement le Rav Yaakov Yossef.
Les invités continuèrent à inciter le Rav à venir s’installer à sa place habituelle… Il finit par accepter, emmenant, bien évidemment, avec llui Rav Méir à la tête de la table, à ses côtés. 

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