Les 5 livres de la Thora. Commentaires du Kountrass
 
Genèse 
Béréchit
Exode 
Chémote
Lévitique 
Vayiqra
Nombres 
Bamidbar
Deutéronome 
Devarim 

Béréchit
Noa'h 
Lekh Lekha 
Vayéra 
'Hayé Sara 
Toledote 
Vayetsé 
Vayichla'h 
Vayéchév 
Miqéts 
Vayigache 
Vayékhi 

Chémote 
Vaéra 
Bo
Béchala'h 
Yitro 
Michpatim 
Térouma 
Tétstavé 
Ki Tissa 
Vayaqel 
Péqoudé

Vayiqra 
Tsav 
Chemini 
Tazriâ 
Métsora 
A'harémote 
Qédochim 
Emor 
Behar 
Bé'houqotaï 

Bémidbar 
Nasso 
Béhaalotékha 
Chela'h 
Kora'h 
'Houqate 
Balaq 
Pine'has 
Mattote 
Massêi

Dévarim 
Vaét'hannane 
Êqev 
Réé 
Chofétim 
Ki Tétsé 
Ki Tavo 
Nitsavim 
Vayélekh 
Haazinou 
Vézote

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CHÉMOT - Exode.

 La paracha BO contient 9 commandements positifs et 10 interdictions.
14. Sanctification de la néoménie.
15. Le sacrifice pascal.
16. Consommation de l'agneau pascal.
17. Élimination du hamèts.
18. Consommation de la matsa, le soir du 15 Nissane.
19. Sanctification des premiers-nés.
10. Récit de la sortie de Mitsrayim.
11. Rachat du premier-né de l'ânesse.
12. Mise à mort du premier-né de l'âne non racheté.
13. Interdiction de consommer l'agneau pascal à moitié cuit ou bouilli à l'eau.
14. Interdiction de garder jusqu'au matin de la viande de l'agneau.
15. Interdiction de posséder du hamèts pendant Pèssah.
16. Interdiction de consommer tout mélange contenant du hamèts.
17. Interdiction de faire participer au repas pascal un apostat.
18. Interdiction de faire participer au festin un étranger.
19. Interdiction de porter en dehors de la maison de la chair du sacrifice pascal.
20. Interdiction de briser un os de l'agneau pascal.
21. Interdiction à un incirconcis de manger de l'agneau pascal.
22. Interdiction de consommer le hamèts.
23. Deuxième interdiction de posséder du hamèts.

La paracha BÉ-CHALLAH contient une interdiction.
24. Interdiction de dépasser le Chabbat la limite prescrite (thoume).

La paracha YITRO contient 4 commandements positifs et 13 commandements négatifs.
25. Croire en l'existence de D'ieu.
26. Sanctification du Chabbat par la parole.
27. Honore ton père et ta mère.
28. Ne croire en aucun dieu en dehors de l'Ét'ernel.
29. Interdiction de faire des idoles.
30. Interdiction de se prosterner devant les idoles.
31. Interdiction d'adorer toute divinité étrangère par un acte de dévotion, qui lui est particulier.
32. Interdiction de faire un serment vain.
33. Interdiction de tout travail le Chabbat.
34. Interdiction du meurtre.
35. Interdiction de l'adultère.
36. Interdiction du vol d'une personne (séquestration).
37. Interdiction du faux témoignage.
38. Interdiction de convoiter ce qui est aux autres.
39. Interdiction de faire une statue même dans un but esthétique.
40. Interdiction de construire l'autel en pierres taillées.
41. Interdiction de gravir l'autel en utilisant des marches.

La paracha Michepatim contient 23 commandements positifs et 30 négatifs.
42. Lois concernant l'esclave hébreu.
43. Mitswa pour le maître d'épouser son esclave hébreue.
44. Rachat de l'esclave juive.
45. Exécution légale de certains coupables par strangulation.
46. Réparation des dommages causés à autrui.
47. Exécution légale par le glaive.
48. Dommages causés par des animaux qui nous appartiennent.
49. Dommages causés par une fosse, puits.
50. Jugement à appliquer à un voleur.
51. Dommages causés par le bétail dans les champs.
52. Dommages causés par le feu.
53. Lois concernant le gardien bénévole.
54. Plaintes et dénégations devant le Tribunal.
55. Lois concernant le gardien rétribué ou le locataire.
56. Loi concernant des objets empruntés.
57. Jugement du suborneur.
58. Interdiction au maître de vendre à un autre l'esclave juif.
59. Interdiction de diminuer nourriture, habillement et devoir conjugal à celle qu'il a épousée.
60. Interdiction de frapper père ou mère.
61. Interdiction de consommer la chair du taureau condamné à la lapidation.
62. Ne pas laisser vivre une sorcière.
63. Interdiction de blesser un prosélyte par des paroles.
64. Interdiction de molester l'étranger dans les transactions.
65. Interdiction de molester l'orphelin et la veuve.
66. Prêts aux nécessiteux.
67. Suivre l'avis de la majorité.
68. Assistance pour décharger une bête.
69. Abandon des terres et de leur produit la 7ème année.
70. Abstention de tout travail le Chabbat.
71. Célébration des fêtes de pèlerinage.
72. Offrande des prémices.
73. Interdiction de réclamer le remboursement immédiat au débiteur en difficulté.
74. Interdiction de servir d'intermédiaire à un prêt usuraire.
75. Ne pas maudire le juge.
76. Interdiction du blasphème.
77. Interdiction de maudire le prince.
78. Interdiction de changer l'ordre des prélèvements sur les récoltes.
79. Interdiction de consommer la chair de l'animal tarèf, déchiré.
80. Interdiction au juge d'écouter une des parties si ce n'est en présence de l'autre.
81. Interdiction d'accepter le témoignage d'un homme pervers.
82. Interdiction de condamner à une voix de majorité dans une affaire criminelle.
83. Règles de procédure dans une affaire criminelle.
84. Pas de sentiments de pitié pour le pauvre, en justice.
85. Interdiction de fléchir le droit d'un pécheur.
86. Interdiction de condamner lorsqu'il n'y a pas de témoins.
87. Interdiction d'accepter l'argent de corruption.
88. Interdiction de prêter serment en invoquant une idole.
89. Interdiction d'entraîner d'autres à l'idolâtrie.
90. Interdiction de sacrifier l'agneau pascal lorsqu'il y a du hamèts en notre possession.
91. Interdiction de garder les graisses de l'agneau pascal jusqu'au matin.
92. Interdiction de faire cuire la viande dans le lait.
93. Ne pas chercher l'alliance avec les sept peuples.
94. Ne pas permettre à un idolâtre de venir habiter en Èrèts Yisraèl.

La paracha TÉROUMA contient 2 commandements positifs et une interdiction.
95. Construction du sanctuaire.
96. Ordonnance des pains de proposition.
97. Interdiction de retirer les barres engagées dans les anneaux de l'Arche Sainte

La paracha TÉ-TSAWÈ contient 4 commandements positifs et 3 interdictions
98. Accommodement des lampes du candélabre, chaque jour.
99. Vêtements pontificaux.
100. Consommation de la viande de certains sacrifices par les Kohanim.
101. L'encensement aromatique.
102. Interdiction de séparer le pectoral de l'éfod.
103. Interdiction de déchirer l'ourlet de la robe du Grand Prêtre.
104. Interdiction d'offrir sur l'autel des parfums autres que l'encens aromatique.

La paracha Ki TISSA contient 4 commandements positifs et 5 interdictions
105. Offrande d'un demi-sicle, mahatsit ha-chéqèl, chaque année, pour le culte.
106. Ablution des mains et des pieds des Kohanim avant le service.
107. Onction des Kohanim et des Rois.
108. Repos de la terre, la septième année.
109. Interdiction d'oindre avec l'huile sacrée des profanes.
110. Interdiction de préparer une huile suivant la composition de celle de Mochè.
111. Interdiction de préparer le mélange d'aromates.
112. Interdiction de consommer des choses offertes à une idole.
113. Interdiction de consommer la viande cuite dans le lait.

VAYA-QHÈL

114. Interdiction de prononcer une sentence capitale le Chabbat.
 
 
 

Bo

Quand Moché dit à Pharaon (10,9) : « Nous irons, avec nos jeunes gens et nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs, car nous avons à fêter l'Eternel », Pharaon lui répond (id. 11) : « Non pas ! Allez, je vous prie, vous les hommes, et servez l'Eternel, puisque c'est cela ce que vous désirez », et Rachi explique «cela», « ce service divin que vous avez demandé jusqu'à présent, et il ne revient pas aux enfants d'offrir des sacrifices. » Si dans l'offrande de sacrifices à D. il n'y a qu'un élément purement religieux, une cérémonie – et telle est la compréhension des goyim – l'argument de Pharaon est juste, car ce ne sont pas les enfants qui les apportent.

Mais dans l'optique de la Tora, le sacrifice n'est pas un holocauste, mais un qorban, de la racine qarov (s'approcher, être proche). En effet, quand un homme apporte un qorban à D., il doit avoir présent à son esprit (kawana) que tout ce qu'on fait sur l'animal (sa mise à mort, la récupération de son sang pour l'asperger sur l'autel, son dépeçage et son incinération sur l'autel) aurait dû être accompli sur l'homme lui-même (cf. commentaire du Ramban Wayiqra/Lévitique 1,9). Dans l'acte d'apporter un qorban, il y a donc une annihilation de la personne devant D. et en conséquence une approche réelle de celle-ci avec son Créateur. Cette recherche de proximité avec Hachem concerne tant les adultes que les enfants, tout au moins dans le domaine de l'éducation ('hinouch) des petits. Pharaon ne pouvait concevoir une telle idée.
 
 
 
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Bechala'h

Après le passage de la mer Rouge, Moché et Israël ont entonné la Chirath ha-Yam (le Cantique de la mer) pour louer et remercier D. de ce qu'Il y avait fait (15,1-18). Mais, chose étonnante, on n'y trouve pas grande mention du sauvetage miraculeux des Bené Israël ! Au point que nos Sages enseignent (Pessa'him 117a) que Moché et Israël furent alors les premiers à prononcer le Hallel (Tehilim/Psaumes 113-118) que l'on doit dire quand le peuple d'Israël est délivré d'une calamité le menaçant. Après le passage de la mer Rouge, ils l'entonnèrent pour louer et remercier D. de leur sauvetage. Le Hallel, et non la Chirath ha-Yam ! Si ce dernier texte n'est pas consacré à la louange de D. pour les miracles qu'Il a faits en faveur d'Israël, quels sont alors son contenu et son but ? De plus, pourquoi devons-nous le dire tous les jours dans les Pessouqé dezimra ?

La lecture attentive de la Chirath ha-Yam, avec le commentaire de Rachi, amène à comprendre que son thème est celui de la proclamation de La Toute-puissance de D. et de Sa Souveraineté sur le monde. Par exemple, le verset 11, « Qui T'égale parmi les forts, D., qui est comme Toi, paré de sainteté, inaccessible à la louange, fécond en merveilles ? », ou le verset 18 : « L'Eternel régnera à tout jamais ! » deux versets que nous disons matin et soir dans la troisième bénédiction du Chema' (Emeth weyatsiv et Emeth wéémouna), afin de proclamer la suprématie incomparable de D. qui fait partie intégrale de Son unicité, énoncée dans le Chema'.

Nous y trouvons aussi (voir Rachi verset 5) la règle du jugement extrêmement précis de mida kenégued mida (mesure pour mesure) dont S'est servi D. pour punir chacun des Egyptiens selon la gravité de son comportement envers les Enfants d'Israël durant leur esclavage. Cette règle de jugement relève de La Toute-puissance et de La Souveraineté du Créateur dans le monde.

De ce fait, bien qu'ayant chanté la Chirath ha-Yam, ils entonnèrent également le Hallel afin de remercier D. et de Le louer de les avoir sauvés, comme rapporté dans la Guemara Pessa'him mentionnée plus haut.
 
 
 
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Yithro

Après avoir vu que Moché était le seul juge et le seul maître, et que chaque personne ayant des problèmes devait attendre fort longtemps avant de pouvoir lui parler, Yithro conseilla de nommer de nombreux juges et que seulement en cas de doute, lorsque les juges n'ont pas de réponse, la question soit présentée à Moché. Ce dernier nomma alors des chefs de dizaines, de cinquantaines, de centaines et de milliers (18,13-27). Comment se fait-il que Moché, le Maître de tout Israël et le plus grand des prophètes, ait eu besoin d'arriver aux conseils de son beau-père pour convenir d'un tel agencement technique élémentaire ?

Dans les reproches que Moché a adressés à Israël au début de Devarim/Deutéronome (1,13-17), nous trouvons que lorsqu'il rapporte cet épisode de la nomination des juges, il leur dit (id. 14) : « Vous me répondîtes en disant : "Ce que tu conseilles de faire est excellent" » – comme leur adressant un reproche (cf. Sifté 'Hakhamim ad loc.) : « Vous auriez dû répondre : "Notre Maître Moché, de qui vaut-il mieux apprendre, de toi ou de tes élèves ?"» Si c'est un reproche, cela signifie que l'enseignement ou le jugement de Moché est plus profitable que celui de ses élèves (ceci est vrai tant que le maître est vivant, mais après sa disparition, nous avons le devoir de nous soumettre à l'autorité de l'élève même s'il est moins grand que son maître, comme le disent nos Sages – Roch Hachana 25b – « Yifta'h dans sa génération est comme le prophète Chemouel dans la sienne »). C'est peut-être la raison pour laquelle Moché n'a pas institué de son propre chef la nomination des juges. Mais Yithro lui reprocha d'être le seul et unique Maître pour tout le peuple, car de la sorte il négligeait l'honneur d'Israël (Rachi verset 13 ad loc.). Moché – pour qui l'honneur d'autrui (à plus forte raison celui du peuple tout entier) est d'importance primordiale vu son humilité personnelle – préféra alors nommer d'autres chefs, au prix même d'un enseignement moins profitable. Mais si le peuple avait répondu comme il le dit dans Devarim, il aurait ainsi prouvé qu'il avait compris la différence énorme entre ces deux formes d'enseignement, et alors attendre que Moché puisse s'occuper de chacun aurait été pour eux la marque de leur haut niveau spirituel, donc un signe d'honneur.
 
 
 
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Michpatim

A la fin de la paracha, la Tora mentionne les trois fêtes de pèlerinage (23,15-16) sous les noms de "la fête des Matsoth", "la fête de la moisson" et "la fête de l'engrangement". Elles sont de nouveau mentionnées à deux reprises comme fêtes de pèlerinage : à la fin de Ki Thissa (infra 34,18-22) où elles sont nommées "la fête des Matsoth", "la fête de Chavou'oth" et "la fête de l'engrangement" ; et à la fin de Reé (Devarim/Deutéronome 16,16) : "la fête des Matsoth et la fête de Chavou'oth et la fête de Soukoth". La première fois, seule la fête de Pessa'h est désignée sous le nom classique, la fête des Matsoth, tandis que Chavou'oth et Soukoth le sont selon le travail agricole qui y est effectué (moisson et engrangement). A la fin de Ki Thissa, la seconde fête est déjà nommée Chavou'oth, et ce n'est qu'à la fin de Reé que Soukoth reçoit son nom actuel, toutes les deux n'étant plus reliées à l'agriculture. Ces changements de dénomination demandent à être expliqués.

La fête des Matsoth est la commémoration de la Sortie d'Egypte, celle de Chavou'oth la célébration du don de la Tora sur le mont Sinaï, et celle de Soukoth des nuées de Gloire divine qui entouraient le peuple d'Israël depuis la Sortie d'Egypte et durant toutes ses étapes dans le désert (preuve tangible à tout instant de la Providence divine). Mais comme le dit le Netsiv (He'Emeq Davar 23,16), Chavou'oth et Soukoth étaient aussi des fêtes agricoles célébrées par tous les peuples du monde, mais qui devaient l'être par Israël au seul Nom du Seigneur Qui leur donne cette abondance de produits agricoles. D'autre part, il n'y a commémoration que d'un événement ou d'un phénomène passé, ce qui n'est pas le cas d'un événement présent, que l'on est en train de vivre.

La paracha de Michpatim fut dite au mont Sinaï (cf. Rachi au début de la Sidra). Les Enfants d'Israël étaient alors tout imprégnés de la révélation de Hachem et entourés des nuées de la Gloire divine, il n'y avait donc pas lieu de commémorer cet aspect de ces fêtes, et il ne reste à Chavou'oth et à Soukoth que leur dimension agricole. Seul Pessa'h est alors commémoratif de la Sortie d'Egypte, d'où son nom de «fête des Matsoth».

A la fin de Ki Thissa, le peuple d'Israël se trouve après la faute du Veau d'or, par laquelle ils ont en quelque sorte refusé et renié la révélation du Sinaï [comme le dit D. à Moché (infra 32,8) : « Ils se sont rapidement détournés de la voie que Je leur ai ordonnée »] ; ayant quitté l'atmosphère de la révélation, ils doivent alors la commémorer, d'où le nom de fête de Chavou'oth qui relie la seconde fête à celle de la Sortie d'Egypte par le nombre de semaines (chavou'oth) qui les séparent ; elle représente donc bien la commémoration du Don de la Tora sur le mont Sinaï sept semaines après la Sortie d'Egypte. Selon l'opinion du Gaon de Vilna (rapportée au nom de 'Avodath ha-Guerchouni dans Divré Eliyahou, parachath Emor), les nuées de la Gloire divine ont disparu avec la faute du Veau d'or [selon ce que nous avons vu plus haut, il devrait avoir lieu à leur commémoration donc le nom de la troisième fête devrait être à la fin de Ki Thissa, la "fête de Soukoth"] mais elles revinrent le quinze tichri [date du premier jour de Soukoth] de l'année suivante quand ils commencèrent à s'occuper de la confection de la tente d'Assignation. A ce premier Soukoth, il n'y avait donc pas lieu de commémorer les nuées de la Gloire divine, puisqu'elles étaient présentes, d'où le nom de cette fête "la fête de l'engrangement", seule sa dimension agricole est mentionnée.

A la fin de Reé, Moché parle à la seconde génération, celle qui va entrer en Erets Israël. Son discours a été tenu au mois de chevat, il quitta ce monde au mois de adar, puis le peuple d'Israël entra dans son pays en nissan, et la première fête de Soukoth aura lieu en Erets Israël, donc une fois les Nuées ayant cessé de se trouver au-dessus du peuple, car elles ont disparu à la mort de Moché : il y aura donc lieu de les commémorer, d'où son nom à la fin de Reé : "la fête de Soukoth", au lieu de "la fête de l'engrangement". De plus, la faute des explorateurs, qui avait entraîné la disparition de la génération du désert, comprenait le reniement de la Providence divine, puisqu'ils avaient proclamé (Bamidbar/Nombres 13,31) : « Car le peuple du pays est plus fort que Lui », comme l'explique Rachi : « Même le Maître de la maison n'est pas en mesure d'en retirer Ses propres affaires. » Bien qu'entourés des nuées de Gloire divine, ils les ont reniées et en sont donc en quelque sorte sortis. Il faudra donc les commémorer, d'où le nom de la "fête de Soukoth".

Ces changements de dénomination ne sont donc pas fortuits, mais extrêmement précis dans leur contexte historique.

Il semble de là que les dimensions agricoles (moisson et engrangement) de la fête de Chavou'oth et de celle de Soukoth restent toujours actuelles, en parallèle à la commémoration du don de la Tora et des nuées de la Gloire divine. Nous devons donc à Chavou'oth aussi remercier D. de l'abondance des moissons et à Soukoth de celle de l'engrangement.

Paracha de la semaine
(Tamouz 5764 / Juillet 2004)
Par le rav Refaël COHEN ARAZI
 
 
 
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Tetsawé
 

Au début de la paracha, le Ba'al haTourim fait remarquer que la présente paracha est la seule, depuis que la Tora nous a parlé de la naissance de Moché, où son nom ne soit pas mentionné – excepté dans le livre de Devarim, qui est tout entier consacré à la dernière intervention de Moché.

Cet auteur explique qu'ainsi s'est accomplie la demande de Moché (infra 32,32) effectuée après la faute de Veau d'or, de voir son nom effacé de la Tora si la faute du peuple juif n'était pas pardonnée. La malédiction prononcée par un Sage, même si c'était sous condition, se réalise de toutes manières.

La question est de savoir pourquoi c'est juste la paracha de Tetsawé qui a été choisie pour ce faire.

Cette paracha renferme deux sujets : la confection des vêtements sacerdotaux pour les prêtres, et la cérémonie d'intronisation d'Aharon et de ses fils pendant les sept jours précédant la dédicace de la Tente d'assignation qui est le lieu du service divin, par les sacrifices offerts par les Kohanim. Or c'est aussi pendant sept jours, lors de la vision du Buisson ardent, que Moché refusa pour différentes raisons d'accomplir la mission dont D. voulait l'investir, celle d'aller délivrer le peuple d'Israël de sa servitude en Egypte (supra 4,10-13). Son dernier argument fut (ib. 13) : « S'il Te plaît, mon Seigneur, envoie donc celui que Tu as l'habitude d'envoyer », c'est-à-dire Aharon (Rachi). D. se mit en colère contre Moché et lui répondit : « Voilà Aharon ton frère le Lévi, Je sais qu'il parlera… » – le « Lévi », car il devait être lévi, et toi kohen, mais maintenant c'est lui qui sera kohen et toi lévi, ce qui fut donc la punition infligée à Moché pour avoir refusé avec tellement d'insistance d'accomplir la mission que D. lui avait réservée.

Il est possible de répondre à notre question de la manière suivante : si le nom de Moché avait été prononcé dans la présente paracha, où il est question des habits sacerdotaux et de l'intronisation d'Aharon – ces deux éléments qu'il avait perdus du fait de son refus –, Moché lui-même en aurait ressenti une profonde amertume. C'est donc la Miséricorde divine qui se dévoile dans cette absence (cf. l'édition du Ba'al haTourim dans l'édition Hamaor).
 

[Curiosité : dans la présente paracha, il y a 101 versets. Les lettres qui forment le nom de Moché sont écrites à"ä ï"éù í"î. Si on enlève les lettres äùî de cet ensemble, il reste quatre lettres, qui forment ensemble le nombre 101. Ce qui est caché dans son nom est le nombre de versets de la paracha où son nom est caché…]
 
 
 
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Ki Tissa
 

Parlant du jour du Chabbath, D. dit : « Il est un signe entre Moi et vous, pour faire savoir que Je suis le Seigneur qui vous sanctifie » (Chemoth/Exode 31,13). Rachi explique : « C'est un grand signe entre Nous, montrant que Je vous ai choisis en vous donnant Mon jour de repos pour que vous vous y reposiez, pour faire savoir aux peuples par le Chabbath que Je suis le Seigneur Qui vous sanctifie. » Quel rapport y a-t-il entre le jour du repos du Chabbath et la sainteté dont Hachem nous a sanctifiés ?

Dans le Chabbath de D., lors du septième jour de la Création, il y a plus que cessation de création, que cessation d'intervention divine claire et dévoilée dans la marche de l'histoire du monde. On peut y voir une abdication apparente de Sa souveraineté sur le monde (cf. Rachi Wayiqra 25,6, où l'opposé de "chavouth" – soumis aux règles du Chabbath, n'est pas né'évad, travaillé, mais chamour, gardé, au contraire d'abandonné. Donc chavouth signifie abandonné). Quand le peuple juif reçoit le jour de repos d'Hachem comme temps où il doit cesser ses activités, c'est avec son contenu et sa signification que cela est fait, c'est-à-dire avec l'abdication de sa propriété sur le monde matériel. Or la sainteté est l'état de l'être libéré de toute contingence matérielle. Le don du Chabbath divin, dans toute son extension, au peuple juif, est donc la preuve de la sainteté que D. lui a accordée et qu'il doit essayer d'atteindre et de garder.
 
 
 
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Wayaqhel
 

Dans le récit de l'apport de tous les éléments nécessaires à la construction du Tabernacle, de son contenu et des vêtements sacerdotaux, la Tora dit (35,27) : « Et les princes (des tribus) ont apporté les pierres précieuses pour le Efod et le 'Hochen (deux des huit vêtements du grand-prêtre). » Rachi rapporte l'enseignement de nos Maîtres : « Pourquoi, au moment de la dédicace de l'autel, les princes ont-ils apporté les premiers sacrifices (Bamidbar 2,88), alors que pour la présente donation, ils furent les derniers ? Ils s'étaient dit :  «Que le peuple fasse d'abord ses dons, et nous compléterons ce qui manquera ». Quand le peuple termina d'apporter ses dons, il s'avéra que rien ne manquait (infra 36,7), et il ne restait plus aux princes qu'à apporter ces quelques pierres précieuses. C'est la raison pour laquelle leur titre, sarim, princes, est écrit ici avec omission de la lettre é. »

Il est donc ainsi reproché aux princes de n'avoir apporté que ces pierres. Leur valeur était-elle tellement infime, face à ce que chaque individu avait donné ?

La Guemara (Yoma 75a) enseigne à propos de notre verset que les ananim – nuages (car ce mot peut être traduit par princes, mais aussi par nuages, ainsi que le fait le Targoum Yonathan) ont apporté ces pierres, qui sont tombées du ciel avec la manne. Il semble que ce soit justement les princes qui les ont trouvées et apportées pour le Efod et le 'Hochen (auxquels il ne manquait que ces pierres). Leur valeur était en réalité immense, mais comme elles ne leur appartenaient pas, le fait de les donner était en réalité infime. L'orgueil dont ils avaient fait preuve dans leur pensée première a entraîné que leur donation, bien que d'une valeur très importante, ne fut pas particulièrement honorée.
 
 
 
 
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Peqoudé

Sur le verset du début de la Paracha, " Voici les comptes du Tabernacle, le Tabernacle de témoignage... ", Rachi explique : " Du Tabernacle, le Tabernacle, le terme est écrit deux fois, en allusion au Temple qui a été pris comme gage pour les fautes d'Israël [= ïåëùî, la même racine que ïëùî, le Temple] à la destruction des deux Temples ; le Tabernacle de témoignage, car il est témoignage pour Israël que D. leur a pardonné la faute du Veau d'or. "
 

Comment comprendre que ce soit au début des versets parlant de l'érection du Tabernacle que la Tora fait allusion à la destruction du Temple, ce terrible châtiment, et que dans la foulée il soit fait allusion au témoignage du fait que D. a pardonné à Israël la faute du Veau d'or ?

Le thème exposé par Rachi - que le Temple est un gage pour les fautes d'Israël - repose sur l'enseignement de nos Maîtres sur le verset de Ekha (4,11) : " D. a consumé Sa colère, Il a déversé Son courroux, Il a allumé à Sion un feu qui a détruit ses fondations ". Ils expliquent en effet (Ekha rabbati ad loc.) que D. a déversé Son courroux sur le bois et les pierres du Temple, et non pas sur Israël. La destruction du Temple permit donc la survie du peuple d'Israël, malgré ses fautes.

Cette affection et cet amour que D. porte à Israël se dévoilent autant dans le témoignage que porte le Tabernacle que dans la destruction du Temple, qui garantit la survie du peuple, malgré ses fautes. Les deux enseignements rapportés par Rachi relèvent donc du même thème et trouvent bien leur place dans la description de l'érection du Tabernacle au sein du peuple d'Israël.
 
 

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